« 25 % de phyto en moins en 2020 »

Dominique Potier, député de Meurthe-et-Moselle, a été missionné par Manuel Valls afin de donner un nouvel élan à la politique de maîtrise des phyto. Il lui a remis son rapport le 23 décembre. Quels sont les principaux objectifs ?

Quels sont les nouveaux objectifs de réduction de phyto que vous proposez dans votre rapport ? Sur quels moyens vous appuyez-vous pour y arriver ?

Dominique Potier : La mission parlementaire propose de maintenir le cap d’une réduction de moitié des utilisations de phyto en deux temps : moins 25% en 2020 et moins 50% à l’horizon 2025. La boîte à outils actuellement disponible comprend notamment les techniques de substitution comme les produits de biocontrôle, les agro-équipements tels que le désherbage mécanique, la pulvérisation de précision, les variétés résistantes et les outils d’aide à la décision (OAD). Elle inclut également des itinéraires techniques de systèmes de cultures innovants, les cultures de diversification et la conversion à l’agriculture biologique. Une réflexion interministérielle est également proposée afin de définir les grands axes de la position française préparatoire à la future Pac. L’objectif est de préparer une Pac 2020 compatible.

Votre rapport ambitionne 30000 exploitations bénéficiant d’un conseil certifié, spécifique à la transition agro-écologie. Actuellement, le réseau Dephy en compte 3000. Que proposez-vous ?

D.P. : Le ministre de l’Agriculture a annoncé l’objectif de plus de 50% d’exploitations engagées dans l’agro-écologie en 2020, soit 200000. La mission propose de multiplier par un facteur de 10 le nombre d’agriculteurs accompagnés dans cette transition, soit un agriculteur sur sept d’ici cinq ans. Elle recommande de définir et de certifier un type de conseil agricole spécifique. Cela passera par identifier ce conseil par une dénomination précise : le conseil de transition vers l’agro-écologie. Puis d’élaborer un référentiel métier correspondant aux compétences nécessaires à la réalisation de ce type d’accompagnement : technicité agronomique et écologique, animation de groupe, maîtrise des outils collaboratifs et des réseaux sociaux. Ensuite, mettre en place un dispositif permettant de certifier les agents et organismes qui souhaitent développer ce type de démarche. Et déployer des formations ad hoc pour les conseillers sur le modèle « conseiller demain en agronomie », issu des travaux du réseau mixte technologique « système de culture innovants ».