46 % des gens ne connaissent aucune variété d’abricots

Des interrogations subsistent quant aux moyens de communiquer pour la connaissances des variétés. Photo : C. Zambujo/Pixel Image
Quel bénéfice commercial peut être tiré de la mise en place d’étiquettes gustatives pour les abricots? C'est à cette question qu'ont souhaité répondre les chercheurs du projet ANR-Illiad. Leur étude nous a été présentée au colloque de restitution de l’Illiad les 25 et 26 janvier.

En effet, comme l'explique Sandrine Costa, chercheur pour l’Inra :
"Les consommateurs peuvent acheter des variétés différentes d’une semaine à l’autre. Or, il y a une forte hétérogénéité gustative des variétés malgré un aspect similaire. Il est donc difficile de former le consommateur sur les qualités gustatives des abricots. On constate des insatisfactions face à ce qui est perçu comme un manque de maturité des fruits alors qu'il s'agit plutôt de l'hétérogénité des variétés."
Est-il donc pertinent de mettre en place des étiquettes décrivant le caractère gustatif des variétés? Pour le savoir, l'équipe a d'abord étudié les habitudes d'achat et de consommation des consommateurs d'abricots.

Habitudes d'achat et de consommation d'abricots

Sandrine Costa est chercheur en marketing
et comportement du consommateur à l’Inra.
Photo :  M. Stoyanov/Pixel Image
En 2015, une enquête quantitative a été réalisée sur Internet, avec un échantillon de 1374 personnes, suffisamment important et diversifié pour exprimer des tendances.

Parmi les faits marquants, plus de la moitié des personnes interrogées achètent leurs abricots en grandes surfaces, et un quart au marché. Plus de la moitié en consomment au moins une fois par semaine. Le choix se fait surtout sur des critères physiques, la plupart des gens se fiant à la couleur et au toucher.

Un chiffre qui, à l'évidence, traduit un manque de connaissances des variétés d’abricots: 46% des personnes interrogées n'en connaissent aucune! Seuls 20% en connaissent au moins deux. Les plus citées sont le rouge du Roussillon et le Bergeron. 

D’après l’enquête, la moitié des gens préfèrent les abricots doux, contre 4% pour les abricots acides. Les autres l’aiment équilibré. Toutefois, il a été souligné durant la présentation que la perception de l’équilibre restait assez personnelle.

Enfin, pour la moitié des gens, le goût des abricots achetés ne correspond pas toujours aux attentes.

D’après Sandrine Costa, ces premiers résultats vont donc dans le sens de la mise en place d’étiquettes gustatives, la satisfaction des attentes étant un facteur de fidélité.

Quid de l’impact d’une étiquette gustative sur la disponibilité à payer ?

Pour évaluer le bénéfice commercial de la mise en place d'étiquettes, une autre expérimentation a été réalisée avec 55 participants et 8 variétés d’abricots "anonymes". Un premier test a été effectué sans étiquettes. Les participants, grâce à la vue et au toucher, ont noté combien ils seraient prêts à payer au maximum pour 500g d’abricots, et ce pour chacune de ces variétés. Ensuite, ils ont indiqué leurs attentes pour chaque variété, quant à leur caractère doux ou acidulé. Un second test a ensuite eu lieu dans une autre salle, avec les mêmes variétés. Des étiquettes indiquaient le caractère gustatif des abricots: plutôt sucré, juste équilibre sucré et acidulé, ou plutôt acidulé. Encore une fois, les cobayes ont indiqué quel prix ils seraient prêts à payer. Enfin, ils ont goûté les fruits pour noter si l’étiquette reflétait bien leur goût acide ou sucré.

Sur les abricots acides, les étiquettes ont plutôt diminué la disponibilité à payer, car la plupart des gens préfèrent les abricots doux. En revanche, sur les variétés douces, la disponibilité à payer augmente.  Quant aux étiquettes, elles ont été perçues comme informatives. 

Selon Sandrine Costa, cette étude soulève aussi des questions sur la percpetion des abricots. De même, des interrogations subsistent quant aux moyens de communiquer pour la connaissances des variétés. Une étude qui soulève donc des questions!
 

Suite au colloque de restitution de l’Illiad, un article sur la "mécanisation de la récolte de d’abricot" sera publié dans le numéro d’avril de L’Arboriculture fruitière.