Reden offre une serre agrivoltaïque de 4 ha à la SCEA de Bénac

À Beaumont-de-Lomagne, dans le Tarn-et-Garonne, le développeur français de serres agrivoltaïques Reden a inauguré le 20 juin dernier un des plus vastes abris agrivoltaïques en région Occitanie. La serre agrivoltaïque de la SCEA de Bénac s'étend sur 4 hectares et produit 5.200 MWh par an.

La serre agrivoltaïque de la SCEA de Bénac s'étend sur 4 hectares à Beaumont-de-Lomagne.

© Thomas Francoual

L’exploitation de M. et Mme Monceret affichait déjà de beaux résultats avant l’installation. La culture du melon « Le Bénac » avait fait la réputation de la société éponyme. Mais le couple ne s’est pas arrêté là et choisit alors de se diversifier, « d’abord avec des vergers pour des cultures variées telles que la pomme, l’orange ou la mandarine et, plus récemment, avec du maraîchage et un verger en arboriculture biologique sous serre », confie Anne Monceret, la cogérante.

C'est ainsi que le couple d'exploitant s’intéresse de près à la culture sous-abris. Avant de se lancer, le couple rencontre des maraîchers qui produisent en majorité sous serre. Le chef d’entreprise analyse ainsi ce qui fonctionne le mieux et évalue les ajustements nécessaires pour obtenir de hauts rendements. David Monceret se lance et recueille rapidement des résultats satisfaisants. La SCEA de Bénac devient alors un candidat naturel pour la société Reden.

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Car de son côté, l’entreprise, déjà active depuis une quinzaine d’années, cherche à crédibiliser ses réalisations, en sélectionnant des exploitations agricoles convaincantes et à l’expérience solide pour accueillir de nouveaux projets de serres agrivoltaïques. Les deux acteurs valident leur partenariat, qui prend la forme d’une installation de dernière génération d’une superficie de 4 ha.

Un investissement de 6 millions d'euros

Avec une telle surface, la SCEA de Bénac bénéficie du plus grand volume de serre actuellement déployé par Reden. Pour composer cet ensemble, 11.880 modules photovoltaïques bifaciaux sont disposés sur la moitié de la toiture exposée côté sud. L’autre moitié accueille les ouvrants qui aident à réguler les conditions climatiques à l’intérieur.

Ce système, d’un coût d’investissement total approchant les 6 M€, génère une puissance de 3,9 MW crête et produit autour de 5.200 MWh par an. L’installation permet de couvrir les besoins en électricité de près de 75 % de la ville de Beaumont-de-Lomagne. L’abri, construit en 6 mois, atteint une hauteur de 5,30 m, pour un espace de travail utile de 3,80 m de haut minimum. Une dimension spécialement étudiée pour laisser le champ libre à une majorité d’engins agricoles.

Le choix de la SCEA de Bénac n’a pas été au hasard. En plus d’être une exploitation correspondant aux critères d’éligibilité, l’environnement direct se prêtait à l’installation et les pouvoirs publics étaient convaincus de la pertinence du projet.

Sur l'exploitation, sont cultivés sous serre des légumes « méditerranéens » (tomates, aubergines, poivrons…) mais aussi des agrumes, des avocats, ou encore des fruits rouges comme les cerises.

© Thomas Francoual

« Pour concrétiser une réalisation, il faut d’abord que nous validions sa faisabilité technique, à savoir, un raccordement possible au réseau électrique, une topographie du terrain qui s’y prête, avec un sol plat », déclare Olivier Bousquet, directeur exécutif développement France chez Reden. « Ensuite, il faut que cela réponde à un réel besoin de l’exploitant. Les projets analysent toujours la production agricole, les volumes récoltés, comment et où se déroule la commercialisation. Nous avons souvent à traiter des dossiers de 100 à 150 pages, très complexes, avant de pouvoir valider les projets d’installation. »

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Une valorisation à long terme

Si le constructeur sélectionne en priorité des exploitations agricoles à haut rendement, c’est avant tout parce « qu’il n’y a aucun loyer reversé à l’agriculteur en échange de la production d’électricité réalisée », précise Olivier Bousquet.

« L’image de l’agrivoltaïsme, et sa perception par le grand public, semble s’améliorer depuis peu, mais il y a toujours des détracteurs », renchérit Olivier Nunez, chef de projet France chez Reden. « C’est pourquoi il est primordial pour nous de nous assurer, et de pouvoir le démontrer, que la production agricole est véritablement boostée lorsqu’elle est abritée sous une installation agrivoltaïque de qualité », précise-t-il.

« Notre système est efficace, car il donne l’opportunité aux agriculteurs de diversifier leur production, sans prendre tous les risques financiers », reprend Olivier Bousquet. Car dans ce secteur de la protection des cultures, les équipements coûtent cher, dès lors que les surfaces sont importantes. Une serre de qualité, sans la partie photovoltaïque, reviendra entre 50 et 100 K€ à l’ha en moyenne. Dans le cadre d’une serre agrivoltaïque comme celles proposées par Reden, ce coût approche plutôt du million d’euros par hectare. À la différence qu’il est alors entièrement pris en charge par le fabricant, qui s’occupe ensuite de l’installation et de la maintenance.

« Pour conserver des paramètres optimaux, tout est automatisé et régulé en permanence », explique Olivier Nunez, chargé du projet chez Reden.

© Thomas Francoual

Une fois que l’équipement est opérationnel, l’exploitant n’a plus qu’à concentrer son énergie à l’amélioration de ses rendements, afin de profiter au mieux de l’installation de la structure. Ici, à Beaumont-de-Lomagne, M. et Mme Monceret s’inquiétaient de plus en plus des conditions météo parfois très perturbées. De plus, en agriculture biologique, la protection contre les nuisibles est plus complexe à assurer.

« Avec le changement climatique, nous cherchions une solution nous permettant de protéger nos cultures des intempéries, des maladies et des ravageurs, en ayant des rendements optimaux toute l’année durant », rappelait Anne Monceret lors de l’inauguration.

« La serre Reden, constituée de verre, est durable et nous offre une protection de premier ordre pour développer ces nouvelles cultures, avec une part d’ombrage bénéfique offerte par les panneaux », précise la cogérante.

Pour les cultures et pour le personnel

Les avantages pour les plantes d’un abri agrivoltaïque complet sont souvent mis en avant, mais d’autres bénéfices découlent aussi de l’exploitation d’une telle installation.

Si la protection contre les aléas climatiques est souvent évoquée, ce n'est pas le seul avantage qu'offre une telle installation. Le système mis en place par le constructeur français favorise le maintient des conditions de culture les plus favorables.

 La serre est reliée à la centrale informatique qui contrôle la quantité de lumière, le volume d’air ambiant et l’irrigation. 

© Thomas Francoual

Chez les Monceret, la production sous serre se divise en une moitié de légumes « méditerranéens » (tomates, aubergines, poivrons…) et une autre réservée à la culture des agrumes, avocats, ou encore des fruits rouges comme les cerises. Les premières productions sont prévues pour 2027-2028. La maîtrise des conditions dans l’environnement protégé est essentielle pour assurer le développement d’une telle diversité.

« Pour conserver des paramètres optimaux, tout est automatisé et régulé en permanence, explique Olivier Nunez, chargé du projet chez Reden. Vous pouvez voir les nombreuses sondes et les capteurs qui parcourent les allées de la serre. Elles sont reliées à la centrale informatique située à l’entrée, contrôlant alors la quantité de lumière qui passe, le volume d’air ambiant et, bien sûr, l’irrigation. »

Le système de volets mobiles reste actif en continu, et ces derniers alternent entre position ouverte ou fermée, selon leur positionnement sur le toit, les conditions climatiques du moment et l’heure de la journée.

Enfin, l’installation offre un environnement de travail bien plus agréable pour les employés. Ces derniers évitent la surexposition au soleil et à la chaleur, ainsi qu’aux intempéries, en été comme en hiver. « C’est un avantage dont l’exploitant peut tirer parti pour conserver ses salariés et transformer, s’il le souhaite, des postes de saisonniers en CDI », conclut Olivier Bousquet.

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