Dès 2018, Christian Clair et son fils, Adrien, ont cherché une protection pivotante contre la pluie, afin de continuer à produire des cerises. La SARL Clair cultive des cerises, des abricots, des grenades, des kiwis, des figues et des raisins de table sur une vingtaine d’hectares à Loriol-sur-Drôme.
Une partie des vergers est en bio. C’est d’ailleurs à Tech&bio qu’ils découvrent la maquette de Sun’agri et y voient une réponse à leur recherche. « Le projet a démarré ce jour-là », raconte Christian Clair.
Moins de brûlures
La première parcelle agrivoltaïque de 0,2 ha est installée en 2021 sur des vieux cerisiers. Ce qui n’était pas évident, car il a fallu tailler les arbres à la tronçonneuse pour installer les panneaux.
Malgré tout, « nous voyons moins de problèmes de brûlures et beaucoup plus de gourmands sous les panneaux, donc un retour nettement plus rapide que le verger témoin », indique Christian Clair.
Puis, une deuxième parcelle de 2,7 ha est implantée en 2023 avec 27 variétés de cerises pour diminuer le risque qu’une variété réponde mal.
« Avec des jeunes arbres, la réponse est encore plus rapide : nous avons gagné 20 à 30 cm sur les gourmands et surtout aucune brûlure des feuilles sous les panneaux ces deux dernières années », se félicite-t-il.
Gain de rendement
L’impact de l'agrivoltaïsme sur les rendements est positif. En 2023, les Primulat ont produit 13 % de plus que le témoin et les Burlat 32 %. Les Bigalise, en revanche, ont moins bien répondu, avec une perte de 19 % de rendement. La manière d'orienter les panneaux joue aussi un rôle primordial.
D’après les tests que l’arboriculteur a effectués auprès de sa clientèle, les cerises sont plus fermes sous les panneaux, ce qui est positif. Le dispositif a également protégé les cultures.
Depuis l’installation des panneaux, l’exploitation a subi trois aléas climatiques :
- un petit gel en mars 2024, qui a pu être évité en gagnant 1,2 °C sous les panneaux ;
- une grosse grêle, avec zéro impact sur les gourmands sous les panneaux ;
- la pluie : le verger témoin était éclaté à presque 100 %, tandis que plus de 60 % de la récolte a été sauvée sous les panneaux, « ce qui est énorme ».
« On ne pourra plus se passer de ce genre de dispositif à l’avenir », résume-t-il.
Un troisième projet en cours
Autre bénéfice : le fait de moderniser l’exploitation incite son fils à continuer. Ce dernier est tellement satisfait qu’un troisième projet est en cours.
Ses conseils à ceux qui seraient tentés ? Être patient, car la partie administrative est très longue. Et ne pas vouloir planter la même année que l’installation des panneaux. « Le sol est tassé par les engins. Il est préférable de sous-soler, implanter un enherbement et attendre l’année suivante pour planter les arbres », estime-t-il.
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