Initié en Allemagne, le mouvement s’étend en Alsace d’abord, puis fait parler de lui avec le blocage de l’A64 à Carbonne, près de Toulouse. À l’heure où la FNSEA doit rencontrer le ministre, la mobilisation reste entière. Des barrages se sont également mis en place vers Tarbes, Saint-Gaudens, Agen, Montauban et Eurocentre près de Toulouse, un point névralgique du secteur.
Sur place, l’ambiance est conviviale et de nombreux riverains soutiennent le mouvement en apportant des victuailles. Pourtant, ce matin les manifestants ont déploré un acte malveillant qui a mis le feu à une barrière de paille érigée sur l’autoroute. « Nous craignions surtout que l’incident détériore la chaussée », témoigne Florian Bergès, un agriculteur présent parmi les 300 encore sur place.
Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, s’est déplacée dans la soirée pour rencontrer les manifestants. Elle s’est engagée à mettre les revendications à l’ordre du jour d’une réunion le 5 février prochain au conseil régional, où elle aimerait notamment pouvoir aider les victimes de la MHE (maladie hémorragique épizootique), une des revendications principales dans le secteur.
Quand les gendarmes escortent les tracteurs
Bien sûr, les forces de l’ordre sont présentes : elles se sont présentées aux manifestants, dans une attitude bienveillante. Mieux, des gendarmes ont même escorté les tracteurs dimanche. Rien à voir avec les actions « coup de poing » comme l’incendie de la Dreal à Narbonne, un débordement que tous les responsables politiques craignent.
Cependant, ces actions risquent fort de ne pas être réprimandées comme les manifestations écologistes, alors que ce conflit offre une autre face de la même pièce : la gestion de l’environnement et l’accès à l’eau, qui devient une ressource rare à partager.