Désormais candidate du parti démocrate pour la prochaine présidentielle qui se tiendra le 5 novembre 2024, Kamala Harris, actuelle vice-présidente américaine, a beau venir de Californie, premier État des États-Unis en matière de production agricole, elle n'a pas encore peaufiné son programme en faveur des agriculteurs.
Kamala n'aime pas le foie gras !
À peine sait-on qu'en tant que sénatrice, elle a soutenu plusieurs initiatives en faveur de la sécurité alimentaire pour les plus pauvres et les enfants à l'école, dont le programme Farm to School, qui relie les producteurs aux communautés locales. Et que, lorsqu'elle était procureure générale de Californie, elle a, au nom de la défense du bien-être animal, fait appel d'une décision fédérale rejetant l'interdiction californienne de vente de foie gras, en 2015.
Elle soutient les travailleurs agricoles
En outre, elle a toujours défendu les droits des travailleurs agricoles. Au point, d'ailleurs, d'être soutenue pour l'élection présidentielle par leur syndicat, l'United Farm Workers.
Les États clés sont trumpistes
Cependant, pas de quoi s'attirer les faveurs des grands exploitants, qui penchent pour Donald Trump, en particulier dans les États clés, ceux qui pourront basculer pour les Démocrates ou pour les Républicains. Certains, comme le Wisconsin, sont en effet très agricoles.
Harris est pour une agriculture durable
Comment pourraient être traités les agriculteurs si Kamala Harris remporte la présidentielle de novembre ? Certains observateurs estiment d'abord que l'accent sera mis sur une agriculture durable et résiliente face à l'impact du dérèglement climatique. Une politique qui pourrait avoir une répercussion mondiale.
Trump a compensé les effets de sa guerre commerciale
Quel est le bilan du mandat de Joe Biden ? Positif, contrairement à ce que prétend Donald Trump. « Je vous ai donné 28 milliards de dollars de la Chine », a clamé ce dernier dans l'Iowa au cours de sa campagne pour les primaires. En fait, ces fonds sont venus du gouvernement américain, en compensation des effets de la guerre commerciale que Trump, alors président, avait lancée contre Pékin...
Une agriculture américaine largement subventionnée
Et selon une analyse de Politico, comparant les trois premières années de mandat de Trump et celles de Biden, les deux présidents ont autorisé près de 57 milliards de dollars de paiements directs de la part du gouvernement fédéral aux farmers.
Les États-Unis ont en effet une longue histoire de subventions aux agriculteurs, notamment sous forme d'assurance pour les récoltes et de financement de prêts bancaires, en plus des paiements directs pour compenser les revenus perdus en raison de catastrophes naturelles, dont la crise Covid, ou dans le cas de la guerre commerciale avec la Chine.
Des revenus en hausse ces dernières années
De plus, si l'on prend, comme Politico l'a fait, les revenus des agriculteurs, ils ont augmenté sous l'ère Biden. En moyenne, le revenu net s'est élevé à un total de 165 milliards de dollars entre 2021 et 2023, contre 94 milliards de dollars entre 2017 et 2019 (sous la présidence Trump). Le revenu total des agriculteurs a même atteint un record de près de 189 milliards de dollars en 2022. Et s'il devrait baisser en 2023 (les calculs officiels sont encore en cours), il pourrait cependant se situer au-dessus de la moyenne des 20 dernières années.
Convaincre les électeurs
Reste cependant à Kamala Harris à convaincre les électeurs des États agricoles, cruciaux pour une victoire. Restera, ensuite, à savoir qui sera le secrétaire à l'Agriculture. Tom Vilsack l'est depuis 2021, après avoir servi pendant huit ans sous Obama.
L'agribusiness a eu les faveurs de Trump
Lors d'une récente conférence de presse, il a mis en avant les effets, en particulier pour les petits agriculteurs, de l'Inflation Reduction Act (IRA), un vaste programme visant à rendre les États-Unis plus verts.
Une pique, aussi, en direction de l'ancien secrétaire à l'Agriculture, du temps de la présidence Trump, Sonny Perdue, à la tête d'un énorme conglomérat d'agribusiness.