
« La mission première de l’industrie de la nutrition des plantes et de la santé des sols est d’accompagner un monde agricole en pleine mutation », c’est en filigrane le message qu’a souhaité transmettre Delphine Guey, présidente de l’Unifa lors de l’assemblée générale de l’Unifa, le 1er juin 2023. Elle souhaite ouvrir un nouveau dialogue en ce sens afin de répondre à tous les enjeux auxquels la Ferme France fait face, en élaborant une véritable « stratégie filière » qui permettra à l’agriculture française de rester souveraine et compétitive dans un monde en constante évolution.
Se mobiliser pour une approche combinatoire d’innovation et de collaboration
Lors de la table-ronde organisée sur le thème « La nutrition des plantes et la santé des sols, une industrie de proximité essentielle à la Ferme France », Dominique Chargé, président de La Coopération agricole a témoigné : « On doit répondre à une multitude d’enjeux notamment celui de la souveraineté alimentaire qui n’est pas à dissocier de celui de la transition agro-écologique. Mais cela ne peut pas se faire dans une condition de distorsion de concurrence » dont l’une des solutions est la mobilisation de toute la filière dans une approche combinatoire d’innovation et de collaboration.
La volonté d’un travail collectif
Appliquée à la décarbonation, la collaboration est essentielle, selon Benjamin Lammert, président de la FOP et de Terres Univia : « La décarbonation est dans le sens de l’histoire. Il faut voir avec les fabricants d’engrais comment émettre moins de carbone ; il y a également un besoin d’une utilisation de l’azote plus efficiente. Mieux l'utiliser notamment en y intégrant la culture des légumineuses. Nous avons besoin des industriels pour accompagner les agriculteurs en ce sens avec des outils d'aide à la décision. »
Benoit Piétrement, vice-président de l'AGPB et président de Novagrain confirme cette volonté d’un travail collectif avec les industriels de la fertilisation : « Nous avons l'habitude de travailler en filière, mais il n’y avait pas forcément les fabricants d’engrais qui y prenaient part. Aujourd’hui, nous devons innover sur nos propres exploitations pour continuer à produire, c’est un aspect essentiel. Et nous avons besoin d’y aller de façon unitaire. »