Caproga La Meunière renforce son engagement auprès de ses adhérents

Avec des conditions d’implantations difficiles et une fin de cycle en demi-teinte, c’est certain la campagne 2024 a été compliquée. Caproga La Meunière, lors de sa journée technique d’essais organisée par les chefs de centre et le service agroenvironnement de la coopérative, Henri Ganzin, président de Caproga La Meunière et Julien Dugros, directeur collecte et approvisionnement, font le point sur l’année, année qui rappelle les années bissextiles de 2016 et 2020.

Henri Ganzin, président de Caproga, et Julien Dugros, directeur collecte et approvisionnement.

© Sabrina Beaudoin

Caproga La Meunière, s’étend sur l’est du Loiret (45) et l’ouest de l’Yonne (89), ainsi qu’au sud de la Seine-et-Marne (77), et au nord du Cher (18) et de la Nièvre (58). Sur son terroir diversifié, deux régions aux conditions pédoclimatiques différentes composent son secteur : le Gâtinais et la Puisaye.

« En Puisaye, c’est assez catastrophique avec des conditions d’implantations parfois impossibles, précise Henri Ganzin, président de Caprogra La Meunière. Toute la Puisaye et un secteur sur Lorris-Bellegarde ont connu des difficultés à l’automne. Les adhérents de ces zones ont basculé sur d’autres cultures de printemps comme du tournesol. Certaines exploitations ont encore 30 à 40 % de leur surface à semer. Certains ont abandonné. »

Une récolte attendue mitigée

La saison 2024 s’annonce donc compliquée tant en qualité qu’en quantité. Depuis huit jours, les colzas du secteur semblent touchés par une attaque tardive d’alternaria. Côté blé, malgré une réactivité des agriculteurs sur un risque septoriose, le risque de fusariose, lui, grandit. Notamment pour les variétés tardives qui étaient en floraison à la période la pluie pluvieuse.

Malgré ces problématiques, l’équipe reste optimiste. D’autant que les cours sur la récolte de 2024 ont remonté depuis le 15 mai. « Cela dit, deux éléments agronomiques, et liés, nous font douter. Les sols hydromorphes et le salissement des parcelles peuvent avoir un impact sur le rendement », précise Julien Dugros, directeur collecte et approvisionnement Caproga La Meunière.

Site de Caproga, à Gondreville-la-Franche.

© Sabrina Beaudoin

Une logistique complexe

Grâce à une bonne politique de retours et d’échanges, les adhérents de la coopérative ont pu s’approvisionner en semences et mettre en place des alternatives. « La logistique a été complexe mais Caproga a assumé. Quand les exploitations souffrent, c’est le rôle de la coopérative de les accompagner du mieux possible », note Henri Ganzin.

Avec les retards et les changements d’assolement, le président s’interroge sur la fin de l’année. « Nous avons l’avant, puis l’après. Nous aurons du maïs tardif qui ne sera pas sec à l’automne, des tournesols semés tardivement aussi, du soja et d’autres petits produits comme le millet, le sarrasin ou le sorgho qu’il faudra aussi sécher. »

Caproga a su accompagner ses adhérents et a assumé les retours et les échanges. « La coopérative a permis aux adhérents d’assurer tous leurs mouvements en semences. Certains ont commandé du blé tardif, puis précoce, puis du blé dur pour finalement semer du tournesol. Nous avons répondu à toutes les demandes, insiste Julien Dugros. Nous devons également gérer les insectes sur les stocks de report que l’on doit traiter par fumigation, mais l’important est d’avoir répondu présent quand il le fallait. »

Anticipation pour les JO

Si la coopérative appréhendait la tenue des Jeux olympiques à Paris avec la fermeture de la Seine, la mobilisation de la filière et le compromis qui a été mis en place rassurent. « Nous avons également anticipé en réservant plus de trains et mis en œuvre d’autres moyens de dégagements spécifiques pour cette année », admet Julien Dugros.

La moisson 2024, qui risque de s’étaler dans les temps, devrait débuter autour du 20 juin sur le secteur de Caproga.

Perfarmer, une nouvelle application Caproga

Pour répondre à la demande des adhérents et moderniser les outils de communication, la coopérative déploie l’application Perfarmer. L’objectif de cette application dynamique est d’afficher en temps réel les cotations. « Perfarmer va permettre aux adhérents de consulter les prix, d’effectuer en un clic leur contrat directement sur l’application et de les signer avec un code électronique », précise Julien Dugros. L’adhérent peut se fixer des alertes et choisir uniquement les cours qui l’intéressent.

L’application est gratuite, elle a été lancée le 5 juin dernier et devrait être le principal vecteur de communication des prix de la coopérative.

Dans les silos, des écrans ont également été installés avec les cotations actualisées en temps réel.