La récolte traîne en longueur dans les Deux-Sèvres

Au silo de Beauvoir-sur-Niort (79), l’activité liée à la récolte de céréales conventionnelles se réduit alors que la récolte bio monte en puissance.

Pesée d'une remorque au silo de Beauvoir-sur-Niort

Alain Saboureau, producteur bio dans les Deux-Sèvres : « Il nous reste encore une partie du blé à battre. Nous espérons finir cette semaine, mais rien n’est certain. La maturité tarde encore pour certaines variétés. »

© Léa Fréhel

« La moisson est vraiment longue cette année », s’exclament de concert Tony Barraud, responsable adjoint du silo de Beauvoir-sur-Niort, dans les Deux-Sèvres, et Paul Mathé, magasinier pour Océalia.

« La moisson conventionnelle a commencé autour du 20 juin. Aujourd’hui, les agriculteurs terminent à peine de moissonner. Maintenant, ce sont les producteurs bio qui prennent le relais et commencent à récolter », décrit Paul Mathé, qui s’attend à un pic de livraison en milieu de semaine.

Garantir la séparation entre bio et conventionnelle

Ce silo réceptionne des céréales bio et conventionnelles. L’organisation et la séparation des lots sont assurées par une traçabilité qui s’étend de la réception à l’enlèvement des marchandises, le tout contrôlé par un organisme certificateur.

Une signalisation permet de repérer les cases bio. D’ailleurs, aujourd’hui, on peut voir les cases non bio fermées ou vides, tandis que celles signalées avec des inscriptions AB commencent à se remplir.

C’est le cas de la case d’orge bio. « Aujourd’hui, j’ai moissonné 20 hectares d’orge de brasserie, explique Alain Saboureau, producteur bio dans les Deux-Sèvres, qui vient livrer sa dernière benne de la journée. La semaine dernière, nous avons battu une partie du blé, de l’engrain et de l’avoine pour la floconnerie. Demain, nous allons récolter la lentille corail et la lentille verte que nous avons fauchées mercredi dernier. Il nous restera encore une partie du blé à battre. Nous espérons finir cette semaine, mais rien n’est certain. La maturité tarde encore pour certaines variétés. »

Une qualité a priori meilleure pour le bio

Le producteur récupère son bon de livraison en souriant : « Pas trop mal les rendements, ça tourne autour de 28,5 q/ha. Pour une orge bio semée dans des conditions particulièrement difficiles au printemps, je ne suis pas mécontent », explique-t-il.

Tony Barraud préfère ne pas se prononcer au sujet des rendements moyens de la campagne : « Pour la partie conventionnelle, nous n’avons pas rencontré de producteurs, puisque nous assurons uniquement des transferts, décrit-il. Et pour le bio, il y a des avis très partagés. »

« En revanche, on est en mesure de dire que la qualité, c’est-à-dire le poids spécifique, semble en moyenne être meilleure en bio qu’en conventionnel », conclut Paul Mathé.