Légiférer sur des critères cohérents

"Le choix de la France s’est imposé à nous. Dans le secteur de la semence, la France reste un leader historique", précise Michaël Keller. Photo : DR

La France accueille le 70e congrès annuel de l’ISF à Nice. C’est une formidable opportunité pour les acteurs mondiaux de la semence de s’imprégner de l’excellence et de l’expertise semencière française. Au menu, trois journées d’échanges et de rencontres.
Si l’on se plonge dans les archives de l’ISF (Fédération internationale des semenciers) on ne trouve guère trace de la France comme pays hôte pour son congrès annuel, si ce n’est des rencontres à Paris en 1929 et en 1950 mais qui ne devaient pas ressembler à ce que l’on connaît aujourd’hui. Exception faite aussi de Monaco, il y a une vingtaine d’années, si tant est que l’on puisse considérer que Monaco est en France.

« Le choix de la France s’est imposé à nous. Dans le secteur de la semence, la France reste un leader historique. La France a la connaissance, l’expertise, une recherche unique, des filières organisées et elle est présente partout dans le monde à travers la semence », détaille Michael Keller, secrétaire générale de l’ISF avant de poursuivre, « d’ailleurs le slogan du congrès de Nice “Where knowledge flows” signifie bien que sur la French Riviera, nous serons dans le partage de connaissances et d’expertises. La France jouit à l’international d’une grande attractivité, nous devrions battre les records de participants. »

Mais l’autre point sur lequel Michael Keller souhaite revenir, ce sont les enjeux à court terme que la filière semencière doit relever tels que le défi du changement climatique :

« En 2015, c’est à Paris que fut signé le premier accord universel sur le climat et le réchauffement climatique. La France fait aussi écho à cet enjeu qui fera l’objet d’une table ronde pendant le congrès. »

« La semence, un sujet sociétal et politique majeur »

L’ISF en quelques chiffres : elle représente 61 associations nationales, soit 8000 entreprises du monde entier, de l’entreprise familiale à des multinationales soit environ 98% du marché international des semences toutes espèces confondues. La Fédération internationale est engagée auprès de ses membres (associations nationales) et les accompagne au quotidien pour promouvoir les intérêts du secteur semencier.

« La semence, c’est une histoire magnifique à raconter, mais c’est un sujet sensible et très technique. Nous devons nous emparer du sujet de la communication, nous n’avons pas le droit de nous cacher. Et je rassure les Européens, des questions se posent partout dans le monde et la communication s’inscrit comme l’une de nos priorités », précise Michaël Keller.

A minima des bases communes sur des critères cohérents

L’autre cheval de bataille de l’ISF est bien évidemment le sujet de la réglementation.

« C’est un sujet crucial et prioritaire car il concerne directement l’innovation en amélioration des plantes, avec cette question qui est celle de l’utilisation des dernières méthodes de sélection aussi appelées NBT (New Breeding Techniques) », précise le secrétaire général.

Sur ce sujet, il ne s’agit pas de parler nécessairement d’harmonisation internationale, mais il faut a minima des bases communes sur des critères cohérents. Chaque entreprise, quelle que soit sa taille, doit nécessairement embrasser une dimension internationale, car la semence parcourt le monde. Elle peut être sélectionnée à un endroit, multipliée à un autre et vendue encore ailleurs.

Le positionnement et le travail de l’ISF sont les suivants :

« Dans de nombreux pays, la réglementation en matière d’innovations est en cours de consultation publique. La position de l’ISF, qui a fait l’objet d’un consensus lors du congrès mondial en 2018 à Brisbane, est claire : elle plaide en faveur d’un cadre réglementaire qui permette l’utilisation des nouvelles technologies sur la base de critères cohérents. Si ces cadres réglementaires sont déployés dans tous les pays, ces innovations peuvent profiter à tous, et surtout permettent aux agriculteurs d’accéder à une semence de qualité. L’ISF s’emploie à coordonner les efforts en matière de discussions entre les différentes parties concernées afin qu’elles parlent d’une même voix », insiste Michael Keller.

Et aux dires du responsable, ces efforts commencent à payer, « il y a une vraie prise de conscience de la nécessité de s’accorder les uns et les autres ».

Concernant la question de l’interprétation de la Cour de justice de l’Union européenne prononcée l’été dernier, le positionnement de l’ISF reste le même.

« Nous considérons que les variétés végétales développées par des méthodes récentes de sélection ne doivent pas être réglementées différemment si elles sont similaires ou impossibles à distinguer des variétés qui auraient pu être produites par des méthodes de sélection antérieures. » Mais ce sujet reste une priorité pour les semenciers européens et de nombreux autres acteurs de la chaîne de valeur : « Il faut être confiant, l’ensemble des acteurs comprend l’enjeu, la communauté scientifique s’est emparée aussi du sujet. Rappelons au passage que l’industrie semencière est la seule industrie où 10 à 20% du chiffre d’affaires sont réinvestis dans la recherche et le développement », argumente Michaël Keller.

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