L'Unifa lance la commercialisation d'engrais minéraux décarbonés

Le but est de faire mieux avec des engrais.

Lors de leur conférence de presse annuelle le 16 novembre, les membres de l'Union des industries de la fertilisation, par la voix de Delphine Guey, présidente de l'Unifa, ont mis en avant les solutions de nutrition associée qu'ils proposent. Elles visent à améliorer les rendements, évidemment, mais aussi à réduire l'empreinte carbone des industries de la fertilisation et à faire advenir une agriculture plus durable. 

Comment lutter contre l'appauvrissement des sols et préserver leur capital naturel ? Les enjeux sont colossaux, puisque plus de 30% des sols dans le monde, et jusqu'à 70% en Europe, sont considérés en mauvaise santé. En outre, cette dégradation présente un risque pour la sécurité alimentaire de demain.

Pour les 35 entreprises membres de l'Union des industries de la fertilisation (Unifa), les solutions passent par l'innovation et par diverses formes de fertilisation.

En effet, il s'agit de mettre à disposition des producteurs des produits apportant des éléments organiques et minéraux aux sols, qui en stimulent l'activité microbienne et celle de la rhizophère.

Sans oublier des procédés de fermentation qui permettent de développer les micro-organismes présents dans le sol et, de cette façon, préserver le microbiote. Une approche nutritionnelle fondée sur un système de fertilisation associée qui vise à accroître les rendements et les revenus des producteurs tout en réduisant leur empreinte environnementale.

Pour ce faire, l'industrie de la fertilisation agit sur différents leviers :

  • l'innovation et le processus de décarbonation, qui permettent de réduire les émissions de CO2 des engrais minéraux azotés ;

  • l'usage d'engrais et d'amendements organiques, qui permet de nourrir le sol en carbone pour en stimuler l'activité biologique tout en contribuant au stockage de carbone dans les sols ;

  • l'agriculture de précision et les outils d'aide à la décision (OAD), qui contribuent à améliorer l'efficacité d'utilisation des nutriments et à réduire l'usage des fertilisants ;

  • la biostimulation, qui favorise une plus grande résilience des cultures aux stress, une meilleure mobilisation des nutriments présents dans le sol et qui améliore ainsi la performance des cultures sans apport supplémentaire.

Investissements en recherche

L'Unifa, en association avec l'Inrae, a ainsi consenti, en 2021, à plus de 34 millions d'euros d'investissements en recherche et développement en France. Et les résultats sont au rendez-vous.

Les premiers engrais minéraux décarbonés vont ainsi être prochainement commercialisés dans le nord de l'Europe, a annoncé Delphine Guey, présidente de l'Unifa.

« Le but n'est pas d'utiliser moins d'engrais, mais de faire mieux, notamment en matière de réduction de l'empreinte carbone de nos industries », a-t-elle expliqué.

La recherche portait avant tout sur la technique de l'électrolyse de l'eau (qui décompose l'eau en dioxygène et en dihydrogène gazeux), qui est en fait une méthode ancienne. Le but était évidemment d'éviter d'avoir à utiliser des sources gazo-dépendantes pour la réaliser.

La France peut s'appuyer sur son énergie nucléaire – décarbonée donc – pour l'électricité, tandis que d'autres pays auront recours au solaire, comme l'Espagne, ou à l'hydroélectricité pour les pays du nord de l'Europe.

Innovations en tous genres

Mais cette première innovation n'est pas la seule. Les entreprises de la filière rivalisent de nouveautés.

À titre d'exemple, dans le cadre d'une approche fondée sur la fertilisation associée et la synergie des actions, OvinAlp a développé un processus de fermentation solide unique de 12 mois. Il permet de réaliser une bio-amplification de micro-organismes (bactériens et fongicides) et de bio-polymères naturels, bénéfiques pour l'optimisation de l'assimilation des éléments fertilisants nutritifs (azote, phosphore, potassium et oligo-éléments) par la plante.

De même, Haifa France a mis au point une solution d'amplification des populations naturelles des micro-organismes du sol, contribuant à l'amélioration de la mise à disposition d'éléments minéraux et, de ce fait, à la nutrition des plantes.

Enfin, Timac Agro France travaille sur les effets du calcimer, un amendement calcaire marin en lien avec l'activité biologique des sols, pour la réduction des émissions de N2O (molécule du protoxyde d'azote), un gaz à effet de serre bien plus puissant que le dioxyde de carbone.

Biostimulants

Enfin, les membres de l'Unifa travaillent également sur les biostimulants, autres éléments de la santé des sols et outils de l'agriculture régénératrice.

ABBA

Pour renforcer leurs engagements, ces entreprises viennent par ailleurs d'adhérer à une nouvelle instance, l'Association biocontrôle et biostimulation pour l'agro-écologie (ABBA). Elles rejoignent ainsi plus de 80 membres issus d'organisations publiques et privées afin d'œuvrer davantage à l'innovation et à la transition agro-écologique.

 

 

 

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