Be Api pousse l'agriculture de précision

Pratiquer l'agriculture de précision. © IonelV/Adobe Stock

Émanation de Bioline by InVivo, la société Be Api veut développer la vente de produits en s'appuyant sur l’hétérogénéité intraparcellaire. Le but ? Une gestion fine des interventions culturales et de l’ensemble des intrants. Elle cherche de nouveaux relais, en particulier dans la communauté des coopératives, et s’est fixée comme objectif de couvrir 800000 ha d’ici 2030.

Selon Be Api, société née au sein de Bioline by InVivo il y a six ans, la plupart des parcelles agricoles sont hétérogènes. Ce constat serait particulièrement avéré dans le sud de la France.

L’une des solutions, dans ce cas, est de pratiquer l’agriculture de précision, qui permet de moduler les interventions culturales et les doses d’intrants, le tout en fonction des zones d’hétérogénéité diagnostiquées.

C’est ce que propose la société Be Api, avec, d’abord, des diagnostics intraparcellaires à base de cartographie satellitaire, associés ensuite à la vente de diagnostics spécifiques (fertilité, potentiel, carbone, azote SP et rendement).

Volonté de capter un marché potentiel

Cette année, les ventes de diagnostics ont progressé de 15% pour s’établir à plus de 64000 ha.

«Ce qui devrait nous permettre d’atteindre quelque 365 000 ha de surfaces totales diagnostiquées pour la modulation intraparcellaire l’an prochain», souligne Laurent Maillard, responsable du réseau de distributeurs.
Recherche de nouveaux distributeurs

Pour l’heure, Be Api s’appuie sur 27 distributeurs, d'Agora à Agrial, de Bonneval Beauce et Perche à la coopérative agricole des Pays de Loire, de la Cavac à Duransia, de NatUp à Océalia et à Uneal, pour ne citer que quelques-unes des coopératives, sans oublier Vivadour, qui vient de rejoindre le groupe. Mais si la société affiche de belles performances en matière de diagnostics et d’utilisateurs de ses services (3600 producteurs), elle veut plus.

Son nouvel objectif est de couvrir 800000 ha diagnostiqués et conseillés d’ici 2030.

«Ce qui implique de "recruter" environ 30 partenaires, coopératives ou autres sur les six prochaines années», calcule Laurent Maillard.

Déjà, de nouvelles coopératives, ainsi que d’autres acteurs, dont un Centre d’études techniques agricoles, ont exprimé leur intérêt dans un but, partagé par tous: celui d’agir pour la transition agroécologique. Et, «pour nous, de faire reconnaître la capacité de Be Api à se positionner comme un acteur majeur de cette transition», souligne Olivier Descroizette, directeur général de Be Api.

«Toutes les parcelles ne sont pas pertinentes, admet de son côté Laurent Martel, directeur général de Bioline by InVivo. Mais si, parmi les grandes cultures, 70% peuvent être considérées comme hétérogènes, selon le modèle de révélateur de l’hétérogénéité utilisé par Be Api, et que 85 % des diagnostics ont été effectués dans ce domaine, d’autres productions, de l’arboriculture fruitière à la viticulture, pourraient également profiter de ces services.»

La stratégie de Be Api repose sur trois axes :

  • recruter de nouveaux distributeurs auprès de toutes structures commerçant avec des agriculteurs (nouvelles coopératives et négoces, mais aussi fournisseurs d’intrants, concessionnaires, centre de gestion, GRCETA…) ;

  • rassembler de nouveaux technico-commerciaux dans les structures déjà partenaires pour la vente et le suivi des solutions Be Api ;

  • développer les savoir-faire et les partenariats pour offrir de nouveaux services innovants aux distributeurs et aux agriculteurs, irrigants, arboriculteurs, viticulteurs, éleveurs, méthaniseurs, producteurs en agriculture biologique, en techniques culturales simplifiées, en agriculture régénérative…

De nouvelles recherches sur l’irrigation

De même, au-delà de ceux proposés actuellement, les équipes de R&D planchent sur de nouveaux services, dont l’irrigation, la gestion des herbicides et la qualité des sols.

«Maïsadour a, par exemple, une demande forte en matière d’irrigation», indique Laurent Maillard.

Dans tous les cas, «il s’agit de contribuer à la mise en place d’une troisième voie de l’agriculture, qui valorise le capital et le travail des agriculteurs et répond aux attentes sociétales en matière de réduction des intrants, de contribution positive à la préservation de l’environnement et de sécurité alimentaire», résume Laurent Martel.