Novagrain a réuni, le 7 septembre, une centaine d’adhérents pour analyser l’impact de la récolte 2016 sur les revenus.
D’abord, les constats : le groupe Novagrain accuse une chute de collecte de 42% par rapport à la récolte 2015 (-33% par rapport à la récolte 2013), avec un rendement moyen de 47 q/ha en blé, 35 q/ha en colza, 62 q/ha en escourgeon et 60 q/ha en orge de printemps. Le PS des blés se situe entre 69 et 72 et la protéine à 13.5 en moyenne.
Un travail du grain intensif permet à Novagrain d’approcher des exigences des industriels qui, pour leur part, tentent d’adapter leurs process afin de valoriser des blés entre 70 et 74 de PS (moyennant réfactions), avec néanmoins certaines difficultés au niveau de la meunerie, indique Patrick Mailliard, directeur des marchés, qui poursuit :
« Quant aux orges, toutes ne pourront pas être valorisées en brasserie, en raison notamment du niveau élevé des protéines. De plus, la commercialisation est à un niveau d’engagement avancé du fait de la faiblesse de la collecte et les perspectives d’évolution à la hausse des marchés sont limitées. Seule une évolution à la baisse des exigences de nos clients permettrait de revaloriser l’origine France et donc de consolider le prix physique », estime le directeur des marchés.
Le coût d’intermédiation à la tonne n’augmentera pas
Jean-Paul Louppe, directeur général, expose le plan d’action de la coopérative : l’union Novagrain, qui regroupe les coopératives La Champagne et Efigrain-Sézanne, agit sur deux volets.
D’un côté, un plan d’économies drastique : réduction des effectifs (personnel intérimaire), optimisation logistique, reports des travaux non urgents. À court terme, la coopérative fonctionnera avec uniquement le personnel permanent. Le recours au personnel intérimaire, notamment dans le silo, ne se justifie pas au vu de la faible collecte. Concernant la partie administrative, moins exposée à la baisse d’activité liée à la collecte, la direction poursuit la réorganisation des services entamée avec la création de l’union Novagrain afin d’optimiser les postes et les compétences. Le plan d’action mis en œuvre doit permettre à la coopérative de contenir sa marge : le coût d’intermédiation à la tonne n’augmentera pas du fait de la faible collecte.
2 millions de compléments de prix
De l’autre côté, des mesures d’accompagnement destinées à ses adhérents. La première mesure est le report des échéances des engrais de fond et des semences d’automne jusqu’à juillet 2017. À noter que les adhérents qui souhaiteraient régler leur facture avant cette échéance, pour ne pas accumuler des dettes à la moisson 2017, pourront néanmoins profiter de ce report et placer l’argent à la coopérative sur leur compte de dépôt rémunéré. La deuxième mesure immédiate, le décalage du calcul des agios, se traduira par une annulation des agios de septembre à décembre.
Le groupe Novagrain s’engage également à verser aux adhérents, sous forme de compléments de prix et de ristournes, la totalité des excédents distribuables des exercices 2015-2016 et 2016-2017.
Enfin, la coopérative rappelle « l’impérative nécessité de ne pas hypothéquer la récolte 2017, par des impasses inappropriées ».
Concernant les compléments de prix sur la récolte 2016, Le conseil d’administration a décidé d’un premier versement en octobre de près de deux millions d’euros.
