Avant son assemblée générale qui se déroulera le 15 décembre, la Coopérative agricole lorraine tient des assemblées de section. L’occasion de faire le point sur l’exercice écoulé, marqué par des marchés « hyperinflationnistes ».
Au cours de l’exercice 2022-2023, la Coopérative agricole lorraine (CAL) a réalisé un chiffre d’affaires de 252,96 M€, en augmentation de 39 % sur un an, dans un fort contexte de hausse des prix plus que des volumes commercialisés :
- approvisionnements : 64,92 M€ [+ 25 %] ;
- céréales : 153,55 M€ [+ 53 %] ;
- élevage : 34 M€ [+ 13,71 %].
La collecte de la moisson 2022 s’est finalisée à hauteur de 376 000 t, contre 385 000 t la saison précédente. La branche machinisme, filialisée, n’entre plus dans le CA de la CAL.
Mecavista a enregistré un chiffre d’affaires de 75,9 M€, sensiblement au même niveau qu’en n -1. Pour ManutOne, la progression se situe à + 20 %, soit 13,27 M€.
« Du sens au mot coopérative »
Le fait majeur de l’été 2022 aura été le retrait de la CAL de l’union Terialis pour la commercialisation du grain et sa réappropriation en interne, avec une incidence très importante sur la gestion de l’entreprise face aux arbitrages antérieurs sur la vente des grains qui se sont avérés peu judicieux pour les adhérents.
« Le contexte compliqué de l’argent redevenu cher faisait que la rémunération au niveau du coût de production ne pouvait pas être atteinte, analyse Pierre-Yves Simonin, le président du groupe CAL. Nous avons choisi de sécuriser les années 2022-2023 pour les exploitations, dans notre esprit de redonner du sens au mot coopérative. »
La campagne a ensuite été marquée par des marchés hyperinflationnistes, tant pour les céréales que pour les intrants, en particulier sur les fertilisants, dont les prix ont doublé, voire quadruplé.
La CAL a décidé de ne pas répercuter tous ces effets tarifaires en ferme alors qu’elle avait acquis la matière première, afin d’anticiper sur une éventuelle pénurie.
Ces deux décisions fortes se traduisent dans les comptes de la coopérative par un résultat net négatif de - 15,54 M€, ramené à -13,12 M€ au niveau du groupe CAL.
« Nous pouvons nous permettre cela dans une entreprise qui dispose de capitaux propres solides », conclut Pierre-Yves Simonin.
Le groupe a considéré les charges de la sortie de l’union de commercialisation comme « exceptionnelles » et une provision pour dépréciation a été passée sur le stock de fertilisants.
Les ratios financiers sont bons
Le groupe affiche un CA consolidé de 360 M€, en maintenant un niveau d’EBITDA (indicateur financier signifiant : bénéfices avant intérêts, impôts et amortissements) de 7,5 M€ et des fonds propres à 111 M€.
« Les ratios financiers sont bons puisque l’effet de levier des dettes financières divisées par l’EBITDA, c’est-à-dire la capacité à honorer les dettes financières grâce à l’activité, s’élève à 4. Le niveau de capitaux propres permet de disposer d'un niveau d’autonomie financière dépassant les 50 % », rassure Pierre-Antoine Ferru.
Le changement de marques chez Mecavista et l’intégration de la branche JCB travaux publics chez ManutOne constituent deux autres faits majeurs du début 2023. Une stratégie de diversification dans les agroéquipements assumée par le président.
« Cela nous a permis d’acquérir une certaine maturité, note-t-il. Et rapporte quelques dividendes. »
Source : Jean-Luc Masson dans Le Paysan Lorrain
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