Moisson 2024 • Oxyane n’a collecté que 15 % des tonnages au 10 juillet

Sans surprise, les conditions météo de ces derniers mois provoquent des retards dans l’arrivée des bennes aux silos d’Oxyane. Si les orges ont souffert de la pluie, les colzas et les blés atteignent des rendements dans la moyenne. La coopérative adapte aussi le triage des impuretés et gère l’arrivée de tonnes, parfois trop humides.

moissonneuse batteuse

Si les orges sont presque toutes rentrées, la moisson commence à peine pour les blés chez Oxyane.

© Oxyane

Alors que d’habitude la moitié de la collecte est rentrée à la même époque, Oxyane a engrangé seulement 15 % des tonnages au 10 juillet, soit 60.000 t sur les 400.000 t attendues. Tout devrait pourtant être terminé au 25 juillet.

« Depuis les semis, nous avons eu de la pluie quasiment sans discontinuer. Les plantes qui ont "baigné" ont pu connaître une asphyxie racinaire et un manque de développement végétatif. Il en résulte des rendements 10 à 15 q/ha inférieurs au rendement cible de 60 q/ha pour les orges, avec des poids spécifiques de 60 contre 64 habituellement », indique Raphaël Comte, directeur métier du grain d’Oxyane. Une déception pour cette culture dont le tonnage collecté devrait plafonner à 35.000 t contre 45.000 t attendues.

Les colzas ont mieux résisté, avec un rendement estimé entre 33 et 35 q/ha, dans la moyenne habituelle, mais avec de fortes hétérogénéités. « Nous avons des parcelles à 15 q/ha, mais aussi à 55 q/ha, ce qui est plutôt exceptionnel ici. Ce bon rendement a pu être atteint dans des parcelles à sols plutôt superficiels, avantagées cette année car elles n’ont pas connu d’hydromorphie », explique le responsable.

Deux à trois semaines de retard

Le mauvais temps a retardé la moisson, avec 15 jours à 3 semaines de décalage pour le groupe coopératif rhônalpin. Si les orges sont presque toutes rentrées, la moisson commence à peine pour les blés.

Pour l’instant, les paramètres sont plutôt satisfaisants, avec des PS de 78 de moyenne jusqu'ici, des taux protéiques corrects et des rendements de 65 à 70 q/ha dans la moyenne.

Humidité supérieure à la moyenne

En revanche, les excès d’eau ont entraîné des hétérogénéités, avec quelques lots arrivés à 18-20 % d’humidité. Ils ont dû être laissés à sécher en benne en début de collecte. La situation s’est améliorée, mais les taux d’humidité, de 14,5 % actuellement, restent supérieurs aux références.

« Nous avons maintenu les barèmes avec des minimums à 11 % de protéines et 75 de PS, mais nous pourrions les adapter en cas de retour de la pluie », indique Raphaël Comte.

Adapter le triage

Le mauvais temps du printemps a aussi rendu le désherbage plus difficile et les ray-grass ont pu se développer dans les parcelles.

La coopérative a dû adapter le triage aux taux d’impuretés plus élevés que d’habitude : utiliser des grilles plus fines, ralentir le débit et augmenter la ventilation.

Les maïs sont superbes

Malgré tout, si les fortes quantités d’eau tombées ont défavorisé la collecte d’été, elles pourraient bien soutenir la collecte d’automne. « Les maïs sont superbes, la levée a été très régulière, il n’y a pas encore eu besoin d’irriguer, tous les signaux sont au vert pour l’instant », résume Raphaël Comte.