Les quatre conseillers d’exploitation bio de la coopérative Océalia animent un groupe WhatsApp. Ils s’appuient sur leurs travaux d’expérimentation afin de diffuser du conseil et de l’information en temps réel. Actuellement, 90 agriculteurs s’y connectent. Même si tous ne laissent pas de message, ils apprécient pourtant cet outil de communication.
Pierre Tourneur, conseiller d’exploitation en agriculture biologique au sein de la coopérative Océalia, et trois de ses collègues animent une messagerie instantanée sur le thème de l’expérimentation.
Ce groupe WhatsApp est né il y a 5 ans. Il est ouvert aux 140 adhérents bio qui ont signé des contrats de partenariat avec cette coopérative agricole. Sur ces producteurs, 90 sont connectés à l’outil.
« Le groupe favorise les échanges techniques entre les adhérents bio des onze départements couverts par Océalia », explique Pierre Tourneur.
Le groupe WhatsApp : des pics d’activité saisonniers
La fréquence d’utilisation du groupe varie selon les saisons. En effet, les pics d’activité enregistrés sur WhatsApp correspondent à des périodes de travaux agricoles intenses.
Cette activité fluctue aussi d’un adhérent à l’autre. « Depuis la création du groupe, un petit nombre de producteurs n’a encore jamais interagi. Pourtant lorsqu’ils sont interrogés, leur perception de l’outil est positive, remarque Pierre Tourneur. Il y a aussi un frein générationnel : les plus de 50 ans publient moins. »
La charte de l’utilisateur évite les débordements
Après sa création, les techniciens ont observé un mésusage du groupe WhatsApp. Par exemple, des adhérents profitaient de l’outil pour exprimer des revendications personnelles. Une charte d’utilisation a donc été rédigée : seule la diffusion de contenu technique est autorisée.
Diffuser de l’information technique
Les conseillers d’Océalia s'appuient sur les essais mis en place par la coopérative pour diffuser des informations techniques. Ils utilisent aussi le groupe pour communiquer sur les journées techniques à venir et relayer les messages passés.
Pierre Tourneur cite l’exemple d’un événement récent : « La semaine dernière, une visite d’essais dans les Deux-Sèvres a réuni 10 adhérents. Malgré l’éloignement, les producteurs du Limousin ont pu suivre, en temps réel, les moments forts de cette journée. »
Les conseillers alimentent aussi le groupe WhatsApp avec des informations provenant d’autres réseaux sociaux : Facebook et LinkedIn.
L’outil ne s’anime pas tout seul : « Les adhérents n’osent pas toujours publier. Ils nous le disent », regrette Pierre Tourneur.
Collecter des données de terrain
Certains contenus suscitent de nombreux commentaires. Ils mettent en évidence les préoccupations communes des adhérents : l’implantation des cultures et la gestion des adventices sont des thématiques récurrentes. Les réactions guident les conseillers dans le choix des thématiques à aborder.
À un niveau individuel, les publications des adhérents sont utilisées pour affiner les conseils en matière d’itinéraires techniques, de choix variétaux ou de fertilisation. Si l’adhérent en ressent le besoin ou si sa demande est spécifique : ses publications peuvent aboutir à des discussions privées avec son conseiller.
Le groupe WhatsApp accueille des experts
Des experts ont rejoint ce groupe. Victor Leforestier, spécialiste de l’agriculture de conservation, et Nicolas Courtois, spécialiste des couverts végétaux, ont animé des formations techniques auprès des adhérents. Ils ont intégré le groupe en qualité d’expert pour assurer le suivi technique.
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