
De gauche à droite : Tatiana Svinartchuk, en charge du programme viticulture chez Moët Hennessy, Fabrice Lemarchand, directeur général de Vivagro (adhérent d’IBMA France), et Christian Lannou, directeur de recherche à l'Inrae.
© S. Beaudoin/TémaAgenceLe groupe Moët Hennessy travaille en collaboration avec près de 1.600 viticulteurs sur environ 32.000 hectares. L'entreprise fait partie du groupe LVMH (Moët Hennessy Louis Vuitton) et s’inscrit dans la branche vin et spiritueux du groupe français.
« Moët Hennessy met en place des structures de recherche et d’innovation pour adapter sa production primaire aux conditions climatiques changeantes », débute Tatiana Svinartchuk, responsable du programme viticulture au sein du groupe Moët Hennessy.
30 ans d’engagement environnemental
Moët Hennessy est transformateur, mais aussi producteur.
>>> Tatiana Svinartchuk développe :
« Nous sommes acteurs agricoles, car nous produisons une partie de notre matière première. Nous avons des vignobles, des domaines et des châteaux en propre et nous nous approvisionnons auprès de nos fournisseurs. Nous avons besoin de maîtriser notre propre production et de nous assurer de la qualité de nos produits finaux. Nous requérons l'accès à un raisin de qualité sur notre chaîne d’approvisionnement. »
Des objectifs environnementaux
L’engagement environnemental fait partie de la stratégie globale du groupe depuis 30 ans, avec la mise en place d’un programme de durabilité : Life 360.
La protection de la biodiversité est un des piliers et intègre l’agriculture régénératrice dans le secteur des vins et spiritueux. Après avoir contribué à la régénération d'1,37 million d’hectares à fin 2022, LVMH poursuit son action pour atteindre son objectif de 5 millions pour fin 2030.
Le forum économique mondial a dévoilé un rapport global des risques début 2024. Les risques environnementaux occupent 4 des premières places des risques sur une période de 10 ans. Le risque de dégradation de la biodiversité et d’atteinte grave aux écosystèmes est à la 3e place.
« Cela a des conséquences directes sur les approvisionnements et c’est en ce sens que Moët Hennessy s’engage et valorise la viticulture biologique et l’agriculture régénératrice », assure Tatiana Svinartchuk.
Moët Hennessy adhère à l’association Abba
Attiré par la vision systémique que prône l'Association biocontrôle et biostimulation pour l’agroécologie (Abba), Moët Hennessy adhère et rejoint le conseil d’administration de la structure.
« Il faut apprendre à utiliser les produits de biocontrôle et de biostimulations, c’est indispensable. L’aspect formation et transmission doit être mis en place sur le terrain pour accompagner cette démarche environnementale », assure la responsable du programme viticulture. Elle rappelle la règle : pas de substitution d’un produit par un autre, mais utilisation de plusieurs leviers pour gérer les écosystèmes.
>>> Enfin, Tatiana Svinartchuk insiste sur la nécessité de repenser la transition agroécologique :
« La recherche et l’innovation consistent uniquement à développer de nouvelles solutions ou produits et ce n’est pas suffisant. Notre profonde conviction est l’application et la combinaison de plusieurs leviers : utilisation de solutions de biocontrôle et de biostimulants, intégration d’agroéquipements spécifiques, gestion globale du paysage, côté social et faisabilité des innovations. Cette transition économique et sociale doit être intégrée dans la transition agroécologique . »
Sabrina Beaudoin