« La coopérative n'est pas une assurance tous risques, mais c'est une évidence pour les agriculteurs, comme la Sécurité sociale pour les Français »
Pour Pascal Perri, les coopératives agricoles sont « la face honorable du capitalisme », car elles sont l'assurance de la taille pour acheter et vendre, elles ne sont pas OPAbles, elles permettent d'investir dans la recherche, chose difficile à faire pour un agriculteur seul…
De la fidélité dans les deux sens
Malgré tout, « c'est un modèle exigeant », souligne-t-il, car il suppose de la fidélité, dans les deux sens : « Il ne s'agit pas d'être trader les bonnes années et coopérateur les mauvaises. »
Il repose aussi sur une idée d'intimité. Comment se développer tout en conservant cette proximité ? Faut-il des unions plutôt que des fusions ?
« Les présidents, directeurs, doivent informer les coopérateurs par capillarité fine, mais ceux-ci doivent aussi être acteurs, pas spectateurs. »
Des jeunes en attente de sens
« Le risque du modèle coopératif, c'est l'embourgeoisement », poursuit-il. Or les jeunes ne fonctionnent plus de cette manière. Ils sont en attente de sens. Aux dirigeants de leur répondre pour redonner de l'attractivité aux coopératives et récolter peut-être davantage, en retour.
« La coopérative est l'outil parfait pour répondre aux défis, produire plus et mieux », conclut Pascal Perri.
Qui est-il ?
Titulaire d’un double doctorat en géographie et sciences de gestion, Pascal Perri est un éditorialiste économique qui intervient notamment sur LCI, dans « Le parti pris éco » de l’émission 24 h Pujadas et dans Les Échos, où il a publié récemment « Désétatiser l’agriculture française ». Parmi ses derniers ouvrages, La génération farniente et Le péril vert apportent un éclairage sur notre société. Il est également l’auteur de l'ouvrage Les défis du capitalisme coopératif : ce que les paysans nous apprennent de l'économie, en 2009.