Spécial alternance • Chez Elicit Plant, une envie de transmettre autant que de créer un vivier

L'entreprise charentaise qui développe des biosolutions pour permettre aux plantes de résister au stress hydrique fait appel à des alternants depuis 2020. Dans un entretien à deux voix, maître de stage et alternante reviennent sur les bienfaits du système.

« Elle fait partie de l'équipe », déclare Jean-Paul Genay, comme une évidence. Le directeur du département agronomie d'Elicit Plant, entreprise créée en 2017, basée en Charente et qui développe des biosolutions pour permettre aux plantes de résister au stress hydrique, ne parle pourtant pas d'une salariée.

Il fait référence à Maëlle Velasco, une étudiante qui prépare un diplôme d'ingénieure agro à l'Institut Agro Montpellier. Elle entame sa deuxième année d'alternance (sur les trois prévues), principalement en télétravail, cette fois-ci, pour saisir et analyser des données agronomiques, puis les modéliser.

Dans les champs d'abord 

Elle est bien allée, la première année, sur le terrain, pour du travail d'observation dans les champs en France, puis, cette année, elle a fait la même chose à l'étranger, en passant à chaque fois une semaine dans plusieurs pays, dont la Roumanie, la Pologne, l'Italie. Le tout grâce à des partenariats d'Elicit Plant.

Passionnée de data 

« Mais j'ai ensuite découvert l'agritech et la data à l'école, dit-elle. Cela m'a passionné et j'ai bifurqué. » Un changement de cap accepté sans difficulté par Jean-Paul Genay, d'autant qu'elle avait déjà fait ses classes en aval, dans les champs. Et puis, « elle est très motivée », explique-t-il.

Renvoyer l'ascenseur

Il se souvient aussi du temps où il devait lui-même, en tant qu'élève ingénieur agro, décrocher un stage et le mener à bien. « Épauler des jeunes est donc un juste retour des choses », dit-il.

Mais, au-delà de cette envie de donner un coup de pouce aux étudiants et de transmettre ses connaissances et son expérience, d'autant qu'il croit fermement aux bienfaits de l'alternance entre études formelles et pratique sur le terrain, s'il aime à accueillir des jeunes, c'est aussi pour « les aider à acquérir des compétences qui leur seront utiles pour s'intégrer au marché du travail », enchaîne-t-il.

Tordre le cou aux préjugés sur les jeunes

Des compétences techniques, mais aussi des soft skills. Les CV de demandes de postes en alternance sont évidemment étudiés par le service RH, mais « l'idée que les jeunes ne savent pas se lever tôt est fausse, dit-il. Nos alternants – nous en prenons un ou deux par an depuis 2020 – savent que dans l'agriculture, on se lève tôt, de même que lorsqu'on part en déplacement. »

Attirer des talents

Enfin, Jean-Paul Genay ne perd pas de vue un autre élément qui motive l'accueil d'alternants : la constitution d'un vivier pour l'entreprise. La jeune pousse a de quoi attirer des talents, puisqu'elle offre du sens et la possibilité concrète de lutter contre l'impact du dérèglement climatique, mais elle n'en reste pas moins située dans une ferme, près d'Angoulême...

D'ailleurs, Maëlle Velasco, avec le fait qu'elle peut être une partie du temps en télétravail, se verrait bien intégrer les équipes d'Elicit Plant en tant que salariée une fois son diplôme en poche, dans un an. « La société s'est adaptée à ma demande et j'ai vraiment senti la bienveillance de Jean-Paul, c'est très appréciable », sourit-elle.

L'alternance, inscrite dans la culture d'entreprise

« Quasiment depuis nos débuts, et en tout cas, dès que nous avons eu des produits à tester, nous avons eu besoin d'alternants pour en faire le suivi dans les champs, confirme son maître de stage. Nous avons donc de la reconnaissance envers eux. Et accueillir en alternance fait maintenant partie de la culture d'entreprise », conclut-il.