Moisson 2024 • Terre Atlantique limite les dégâts

La coopérative de Charente-Maritime Terre Atlantique a dû, comme l'ensemble de la profession, courber le dos, face à une campagne très perturbée par la météo. Christian Cordonnier, directeur général du groupe, revient sur les moissons qui s'achèvent, aux résultats forcément décevants malgré quelques motifs de satisfaction.

Combine pours rape into the truck. Harvesting in summer.

« En colza, nous avons effectivement plus d’impuretés que d’habitude, car la météo très humide a contrarié les travaux de désherbage pour nos agriculteurs. Et dans beaucoup d’exploitations, les champs se sont à nouveau salis vers la fin de la campagne, après un regain des précipitations », précise Christian Cordonnier, directeur général de Terre Atlantique.

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>>> Le 20 juillet, où en sont les moissons pour le groupe Terre Atlantique ?

Christian Cordonnier : Autour de 60 % de la collecte globale a été réalisée concernant les orges d’hiver et de printemps, le colza et les blés, durs et tendres.

>>> Quelles sont les premières impressions concernant les orges ?

C. C. : Pour cette céréale, la moisson est déjà achevée pour les variétés d’hiver. Comme attendu, elle n’est pas au niveau de ce que l’on aurait espéré, mais vu les conditions essuyées en 2024, cela aurait pu s’avérer pire. On note des rendements moyens, voire faibles, par rapport à la moyenne quinquennale. En revanche, la qualité est plutôt bonne, avec des poids spécifiques autour de 64, dans la norme. Nous sommes plutôt soulagés par cette statistique, car il semble que l’on soit mieux loti que dans nombre de régions de France.

Concernant les orges de printemps, on peut dire qu’ils sont battus à plus de 80 %. Nous n’avons pas noté de problème spécifique pour le moment, et pas de souci au niveau du calibrage notamment. On constate cependant un taux de protéines plus faible que la moyenne. Il est encore un peu tôt pour disposer de chiffres précis, et c’est aussi malheureusement le cas pour le rendement.

>>> La situation est-elle meilleure pour les blés ?

C. C. : Le bilan est plutôt contrasté entre le blé tendre et le blé dur. Pour le premier, la récolte est certes plus faible, mais c'est une information à laquelle nous nous attendions. La qualité paraît plutôt satisfaisante. Les poids spécifiques, en particulier, sont bons, avec une moyenne située à 78. Le taux de protéines est, quant à lui, dans la norme, autour de 11 points.

Le tableau est moins flatteur pour les blés durs. Une partie seulement a été récoltée, ceux situés en plaine. Nous avons aussi des parcelles dans des zones de marais. Ces blés ont été semés en mars et ne sont donc pas encore prêts. Les poids spécifiques semblent dans la moyenne. Le taux de protéines paraît un peu bas pour l’instant.

Nous savons déjà qu’il y aura pas mal de travail du grain à mettre en place pour pouvoir assurer la commercialisation.

>>> Que retenez-vous pour cette campagne des colzas ?

C. C. : La moisson de l’oléagineux touche à sa fin. Concernant les rendements, nous sommes là encore dans la tendance nationale, orientée à la baisse. Sur les premiers lots analysés, on les estime autour de 28 q/ ha, alors que nous étions à 35 en 2023. Pour la qualité, il est encore un peu tôt pour avoir des précisions valables.

>>> Y a-t-il davantage d’impuretés ou de grains verts ?

C. C. : Nous avons effectivement plus d’impuretés que d’habitude, car la météo très humide a contrarié les travaux de désherbage pour nos agriculteurs. Et dans beaucoup d’exploitations, les champs se sont à nouveau salis vers la fin de la campagne, après un regain des précipitations.

Cela rend les traitements plus difficiles, puisque les impuretés, en général, sont retirées pour la commercialisation. Nous passons au nettoyeur séparateur l’ensemble de nos grains. En coopérative, cela implique une notion d’équité. Heureusement, nous avons des appareils de mesure des impuretés dans tous nos silos, et nos magasiniers font ensuite leur travail sur chacune des remorques. Cela permet déjà de limiter les dégâts. La majorité de notre récolte arrive directement dans nos silos, nous sommes autosuffisants pour le stockage. Avec une faible proportion de stockage à la ferme, cela facilite la gestion de ces travaux.