Moisson 2024 • Une collecte en baisse de plus de 50 % chez Terres du Sud

Cette campagne s’annonce très décevante pour le groupe coopératif, comme pour une majorité de ses concurrents, avec une saison qui ne restera pas dans les annales. À l'heure du bilan, on retient une forte chute des rendements comme des volumes prélevés.

finir la moisson avant l'orage

Pour le groupe coopératif Terres du Sud, la moisson a pris fin il y a quelques jours.

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La collecte des céréales à paille d’été s’achevait autour de mi-juillet, après un mois de moisson très chaotique. Comme dans bon nombre de régions, ces dernières semaines ont encore été marquées par une météo instable et des aléas climatiques marqués, avec quelques orages très arrosés.

« La période des moissons a démarré plutôt lentement, mais elle a surtout été fortement perturbée par des conditions météorologiques inadaptées, en particulier des précipitations récurrentes, qui ont amené des interruptions de la récolte tous les 3 à 4 jours », relaye Sylvain Dartix, consultant chez Cter&Co pour le groupe Terres du Sud.

Des semis perturbés

Ce contexte climatique a eu des conséquences directes sur l’ouverture de la campagne 2024, avec en particulier de grandes difficultés pour réaliser les semis de céréales à paille. Par endroits, les terres gorgées d’eau ont contraint les agriculteurs à décaler les opérations de plusieurs semaines.

Pire, dans certaines exploitations, les cultivateurs n’ont tout simplement pas pu semer du tout. Au total, fin 2023, le groupe coopératif avouait une réduction des surfaces ensemencées de l’ordre de 40 %.

Ce retard a été en partie comblé au printemps, grâce à d’autres espèces, notamment des implantations de maïs, de sorgho ou encore de tournesol. Cependant, une partie de ces surfaces n’a jamais pu être semée, entraînant de fait une perte sèche pour les professionnels concernés ainsi que pour le groupe.

Harvested wheat field flooded after heavy rain in summer

Les blés ont subi de plein fouet l’humidité persistante de l’automne et de l’hiver. Au final, les plants semés précocement se sont vus asphyxier par les précipitations récurrentes. Pour autant, ceux qui ont été semés plus tardivement ont dû affronter des conditions très défavorables, avec des sols détrempés qui ont gêné leur bonne croissance.

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Rendements et moisson en baisse

Les blés ont subi de plein fouet l’humidité persistante de l’automne et de l’hiver. Au final, les plants semés précocement se sont vus asphyxier par les précipitations récurrentes. Pour autant, ceux qui ont été semés plus tardivement ont dû affronter des conditions très défavorables, avec des sols détrempés qui ont gêné leur bonne croissance.

À l’heure des comptes, les difficultés observées pèsent dans la balance, et Terres du Sud note une diminution très importante des tonnages collectés pour les céréales à paille, en particulier pour le blé, les orges et les triticales.

« On estime que le volume prévisionnel de la collecte d’été sera divisé par plus de 50 %, passant de 235.000 t à environ 105.000 t », rapporte Sylvain Dartix.

« C’est une situation préoccupante, et ces baisses de volume représentent un manque à gagner important pour nos producteurs, dans un contexte déjà compliqué pour l’agriculture du territoire », concluait Sylvain Théon, directeur général du groupe Terres du Sud.