L’Europe autorise l’acétamipride, la France maintient son interdiction

Hazel orchard in the French Lot

« Pour de nombreuses productions (betteraves sucrière et potagère, noisettes, pommes de terre, carottes, radis, navets, oignons, échalotes, maïs doux, endives, lentilles, poireaux, rhubarbes, riz), les LMR existantes sont au niveau minimal depuis des années et respectent donc déjà ces recommandations de l’EFSA », précise un communiqué conjoint CGB, FNAMS, FNPF, ANPP, ANPN, FN3PT, UNPT, UFS et Légumes de France.

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L’autorité européenne de santé des aliments (EFSA) vient de rendre son avis sur l’acétamipride. La substance active autorisée est utilisée partout en Europe et toujours interdite en France. Cette décision va à l'encontre de la position française, qui s'appuie sur des données scientifiques démontrant la toxicité de l'acétamipride pour la biodiversité et la santé humaine.

Depuis 2020, la France a fourni à la Commission européenne des données scientifiques visant à démontrer la toxicité de l’acétamipride. Dans un avis rendu en janvier 2022, l’EFSA avait réfuté les allégations de la France. Dans un nouvel avis du 15 mai 2024, l’EFSA souligne la nécessité de recueillir des données complémentaires.

« Ne pouvant statuer à ce stade sur l’innocuité de la substance active pour la santé humaine, l’EFSA recommande d’abaisser la limite maximale de résidus (LMR) pour 38 produits agricoles. Pour de nombreuses productions (betteraves sucrière et potagère, noisettes, pommes de terre, carottes, radis, navets, oignons, échalotes, maïs doux, endives, lentilles, poireaux, rhubarbes, riz), les LMR existantes sont au niveau minimal depuis des années et respectent donc déjà ces recommandations de l’EFSA », précise un communiqué conjoint CGB, FNAMS, FNPF, ANPP, ANPN, FN3PT, UNPT, UFS et Légumes de France.

En validant le maintien de l’autorisation de cette substance active, l’EFSA pénalise les agriculteurs français. Ainsi, les organisations agricoles françaises appellent à lever l'interdiction de l'acétamipride en France, arguant d'un désavantage concurrentiel face aux productions européennes autorisées à l'utiliser. Une interdiction qui affaiblit la souveraineté alimentaire et les filières, au profit de productions importées toujours plus nombreuses, ayant bénéficié de cette protection, ce qui, in fine, ne protège pas davantage le consommateur français.


Communiqué : CGB, FNAMS, FNPF, ANPP, ANPN, FN3PT, UNPT, UFS et Légumes de France.