Les réactions ne se sont pas faites attendre. Au-delà de celles de la classe politique, ce sont les agriculteurs, par le biais des syndicats Jeunes Agriculteurs et FNSEA, qui ont félicité Michel Barnier. Mais surtout, ils l'ont appelé à agir immédiatement en faveur d'une agriculture française en plein désarroi.
Et pour cause, Michel Barnier a été, au cours de sa longue carrière politique (il a 73 ans), ministre de l'Agriculture, de juin 2007 à juin 2009 (dans le gouvernement de François Fillon), en plus d'avoir, à partir de 2016, dirigé les négociations au nom de Bruxelles, en vue du Brexit. Cet homme de droite (il est membre du parti Les Républicains), a également été député, président du conseil général de Savoie, quatre fois ministre, deux fois commissaire européen et même candidat, malheureux, aux primaires de la droite pour la présidentielle de 2022.
Concrétiser les mesures déjà annoncées...
Bien sûr, ce sera le futur ministre de l'Agriculture lui-même qui sera directement chargé du dossier, mais d'ores et déjà, les deux syndicats lui demandent de « concrétiser l'ensemble des mesures annoncées par le précédent gouvernement pour répondre à la crise et aboutir sur le projet de loi d'orientation pour le renouvellement en agriculture » – loi qui n'a pas pu aller au bout du processus législatif en raison de la dissolution de l'Assemblée nationale.
… Et aller plus loin en matière de compétitivité
Enfin, ajoute le communiqué conjoint, « il sera nécessaire d'aller plus loin sur des mesures de production, de compétitivité et de simplification, absolument indispensables aux agriculteurs, confrontés à un renouvellement des générations inédit ».
De son côté, l'association de défense de l'environnement Générations Futures, demande « une refonte en profondeur des politiques agricole, environnementale et de santé publique ». Dans son communiqué, l'association estime que « la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre doit tourner la page des errements du gouvernement Attal, marqué par un affaiblissement des engagements en matière d'environnement et de santé publique ».
Résister aux pressions
Générations Futures admet toutefois que Michel Barnier, en tant que ministre de l'Agriculture, « a su résister aux pressions, notamment celles de la FNSEA, durant les négociations du Grenelle sur les pesticides ». L'association de défense de l'environnement rappelle qu'il « a maintenu les objectifs de réduction des pesticides du Plan Écophyto et son indicateur de référence, le Nodu ».
Autant dire que les qualités de négociateur de Michel Barnier seront testées...