
En un peu plus d’une heure, Isabelle Saporta dresse le portrait de la, ou plutôt des viticultures bordelaises. Au travers de l’exemple des grands crus bordelais, la journaliste met en lumière tous les secrets (de Polichinelle), les complexités et les enjeux de la viticulture française.
Les problématiques des professionnels expliquées au grand public
Régulièrement dans les médias professionnels viticoles des articles traitent de ces sujets. Pas plus tard qu’il y a une semaine, nous publiions le barème de la valeur vénale des terres viticoles de France. À Bordeaux comme en Bourgogne, à moins de dix kilomètres les unes des autres, les appellations valent du simple au centuple, si ce n’est plus.
Oui, Bordeaux est un vignoble de prédilection pour les investisseurs. Ne crions pas au loup, ce n’est pas nouveau. Aujourd’hui, on vilipende les Chinois et leur "frénesie" d'achat. Mais comme le rappelle Michel Rolland au cours du reportage, Bordeaux est cosmopolite depuis toujours. Anglais, Irlandais, Belges se sont succédé.
Le problème de fond effleuré par Isabelle Saporta est l’accès à la terre pour les gens de la terre.
Autres points évoqués: l’uniformisation du goût des vins, la place des œnologues et des produits œnologiques dans la vinification moderne, le diktat des critiques et des grands pontes de l’œnologie, l’ambiguïté des conseillers prescripteurs et vendeurs, la dangerosité environnementale et sanitaire des produits phytosanitaires… Ces sujets sont-ils hors propos quand on parle de la viticulture française? Je réponds non.
Vino Business parle du vignoble actuel et non de celui gravé dans l’imaginaire collectif. Oui, dans les vignes et les chais d’aujourd’hui, certains utilisent des "pesticides" et des "levures". Et oui certains autres font du vin sans œnologues et avec des levures indigènes.
Isabelle Saporta parle de sujets que les professionnels du vins connaissent bien mais que le grand public ignore.
Des phrases "choc" un peu simplistes
Quand la météo est peu clémente, les viticulteurs ont une excuse toute trouvée pour utiliser massivement des pesticides.
On découvre des levures aromatiques au goût de fraise, de citron voire de banane.
PS: Les Bordelais en prennent tout de même pour leur grade !
Pour finir, voici le sentiment qui me reste suite au visionnage de ce documentaire: alors qu’en Bourgogne on ne fait que du vin bio ou biodynamique, à Bordeaux, hormis deux ou trois vignerons, on ne fait que du vin "industriel" (vers 27 minutes). Vous généralisez un peu vite Mme Saporta!
Voici quelques chiffres pour étayer mon propos...
