
Sur un pays grand comme deux fois la France, le vignoble bolivien avec ses 3200 ha, ses 5000 petits producteurs et vendeurs de raisin, fait figure de nain dans l’ombre des géants Chiliens, Argentins et autres Brésiliens. 65 bodegas assurent une production de vin estimée à 6 millions litres par an et de singani. Equivalent du pisco de ses voisins péruviens et chiliens, le singani produit annuellement à hauteur de 4 millions de litres, est un véritable symbole du patrimoine bolivien.
Dans un encépagement fait de cépages historiques espagnols et de grands standards internationaux (cabernet sauvignon, pinot noir…) le muscat, triplement utilisé (table, vin et singani) est la variété dominante, et le véritable étendard de la viticulture bolivienne.
Les plus hauts vignobles du monde
Aujourd’hui encore, ce système de conduite séculaire en liane, unique au monde, subsiste sur plusieurs dizaines d’hectares dans la vallée de Los Cintis. Il constitue, dans un paysage de canyon somptueux un véritable témoignage historique et un point d’attraction fort pour le développement futur de l’œnotourisme.
Quel effet a l’altitude sur le vin ?
Si à ce jour aucune étude scientifique n’a réellement démontré l’influence de l’altitude sur la production et la qualité du vin, il semble à l’observation qu’en Bolivie, les raisins dans des conditions de pression atmosphérique et taux d’humidité moindres soient plus exposés aux ultraviolets. La photosynthèse en serait modifiée, les raisins plus sucrés et donc plus alcoolisés, avec une maturité avancée par rapport aux plaines. On constaterait aussi une augmentation de la concentration de certaines molécules comme les polyphénols, le resveratrol… et des modifications de la couleur et des arômes des baies et des caractéristiques aromatiques de leur terroir d’origine amplifiées.
Les vins d’altitude semblent plus denses, plus équilibrés et plus aptes au vieillissement avec un vieillissement meilleur et plus rapide, pour des profils aromatiques après 2-3 ans d’élevage proches de ceux en plaine bolivienne ayant une dizaine d’années d’élevage.
Les Boliviens à la recherche de l’alcool à bas prix !
Cinq à six bodegas assurent l’approvisionnement de la quasi-totalité du marché local et particulièrement la marque Kolhberg qui en contrôle à elle seule 60%.
Les principaux concurrents du vin sont la bière, les spiritueux locaux comme le singani, mais aussi la contrebande et l’autoconsommation… bref tous les produits présentant le meilleur rapport alcool/prix !
Se faire connaître et reconnaître sur la scène internationale
La région Aquitaine grâce des financements européens, est engagée aux côtés des viticulteurs boliviens et de ses principales institutions, dans un programme du PNUD afin de pérenniser et de développer la filière vin en Bolivie.
L’objectif affiché est de décupler la superficie en 20 ou 30 ans (30 000 ha visés) tout en s’appuyant sur les axes majeurs suivants: muscler leurs compétences techniques viti-œno, réhausser le niveau de leurs vins et organiser, structurer la filière à tous les niveaux, de la mise en place d’indications géographiques (à commencer par l’emblématique Singani) à l'œnotourisme en passant par une meilleure promotion aussi bien sur le marché domestique qu’à l’export vers les voisins (comme le Brésil) présentant un beau potentiel ou vers les places européennes historiques de consommation.
Symbole d’une forte volonté de développement et de quête d’un rayonnement international, les Wines of Bolivia étaient ainsi présents pour la première fois sur un grand Salon international (Prowein) en 2015.