Leurs projets, vos réactions (2/2)

Photo : Catherine CLAVERY/Fotolia

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Les votes pour élire le 8e président de la cinquième République se dérouleront le 23 avril et le 7 mai. Pour les lecteurs qui s’intéressent aux programmes pour choisir leur candidat, nous avons sélectionné des propositions relatives à l’agriculture et vous les avons fait commenter.

4.  Plafonnement des aides PAC

Plafonner à 100 000 euros/an les aides de la PAC par exploitation.

Les avis divergent sur cette proposition. Pour les représentants de la filière céréalière, c’est non. Les agriculteurs dépassant ce seuil ne veulent pas perdre de revenu. Les pragmatiques dénoncent, qui plus est, une mesure inutile et injuste.
« Autant plafonner les superficies, ce sera plus simple ! », estime, amer, un producteur. « Après avoir structurellement encouragé l’agrandissement des fermes ? Il suffira aux agriculteurs de monter plusieurs sociétés distinctes. Mesure médiatique et facilement contournable sur le terrain », estime un technico-commercial en grandes cultures. Du côté des viticulteurs, les sondés ont répondu majoritairement favorablement au plafonnement des aides PAC.

Contexte. Les céréaliers, par exemple, touchent des aides à l’hectare appelées droits à paiement de base (DPB). Ce sont elles qui sont visées par les détracteurs de la PAC actuelle. Les viticulteurs touchent aussi des aides de l’Europe mais dans le cadre de l’OCM Vin, elles sont attribuées à des projets. Ces aides servent par exemple à la restructuration du vignoble. Ce sont des aides financées par l’Union européenne qui n’entrent pas dans ce que l’on appelle couramment le budget PAC (aides du premier et du second pilier). Les aides à la conversion et au maintien en agriculture biologique, en revanche, dépendent directement du budget PAC (second pilier).

5. Services environnementaux

Mettre en place un service de paiement pour services environnementaux rendus. Il s’agit d’instruments incitatifs qui consistent à offrir une rémunération en contrepartie de l’adoption de pratiques favorables à la préservation de l’environnement.

« C’est un bon moyen de faire changer d’avis les plus réfractaires », estime un viticulteur dont l’avis est partagé par une partie des sondés. Pourtant, les critiques ne manquent pas. « Cela existe déjà : ce sont les mesures agro-environnementales (MAE) », estime un céréalier. « Encore des aides », s’insurge un conseiller en grandes cultures qui argumente son propos. « L’État n’a pas fini les paiements des MAE 2015 envers les agriculteurs ayant déjà adopté ce type de pratiques ! Faire miroiter ce type de mesure c’est se moquer des paysans. » Vous avez été nombreux à mettre en doute la capacité de l’État à faire un système simple et juste : « Encore une usine à gaz… totalement arbitraire, sans intérêt pratique », « Le problème c’est la définition des pratiques favorables. Qui définit ? »

Contexte. Le candidat propose un budget de 200 millions d’euros par an pour rémunérer les services environnementaux rendus par les agriculteurs. La liste des services éligibles est peu détaillée pour le moment « l’entretien des paysages, pâturage des alpages qui réduisent les avalanches… ».

6. Orientation de la PAC

Utiliser 50 % des fonds de la PAC pour aider à la conversion des agriculteurs conventionnels vers une agriculture paysanne durable et bio.

Voilà une proposition que ne séduit pas. à noter que les producteurs bio ne semblent pas représentés dans notre échantillon. Leurs positions auraient été intéressantes à croiser avec les avis recueillis. D’abord les perplexes. « C’est quoi une agriculture paysanne ? », s’interroge un céréalier. Pour ce viticulteur la proposition est recevable mais si elle est appliquée « au niveau européen ». Plusieurs sondés s’accordent sur le fait qu’il ne faut pas opposer les agricultures. « Je ne crois pas aux solutions radicales. Si on a des objectifs agroécologiques, alors laissons libre le choix du système : bio, agroforesterie, agriculture de conservation… » Pour un autre interrogé : « Il existe d’autres pratiques favorables. Personnellement j’aime l’agriculture de conservation qui améliore les sols, fait vivre les paysans, mais a besoin de glyphosate. Ce type de mesure contribue à la fracture entre différents types d’agricultures et donc entre les agriculteurs eux-mêmes. »

Contexte. Les chiffres sont difficiles à extraire. Les aides pour l’agriculture durable (MAE) et bio n’ont pas une source unique de financement. Avant la PAC 2014-2020, l’ancienne programmation française consacrait 19 % de son budget total aux mesures agro-environnementales, parmi lesquelles figuraient les aides à la conversion en agriculture biologique.

7. Politique extérieure

Arrêter les sanctions contre la Russie en contrepartie d’importations de porc et de produits laitiers européens par la Russie.

« Il faut être constructif. Il vaut mieux se faire de la Russie un allié qu’un ennemi », estime un distributeur en polyculture-élevage. Cet avis est partagé par la plupart des sondés. Même si certains sont conscients que cette décision de politique extérieure dépasse le seul cadre des échanges agricoles, vous êtes nombreux à vouloir que la Russie ré-importe des produits européens en échange de la levée des sanctions.

Contexte. L’embargo russe est un embargo sur les produits alimentaires venant de l’Union européenne, de Norvège, de l’Australie, du Canada et des États-Unis. Il découle de la décision de l’Union européenne de prendre des sanctions à l’encontre de la Russie suite aux affrontements en Ukraine et à la destinée de la Crimée. Le vin et les spiritueux ne sont pas concernés par l’embargo russe.

Pour aller plus loin : Leurs projets, vos réactions (1/2)

 

Article paru dans Viti Leaders n°424 d'avril 2017

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