Initiée par les Vignerons engagés, l'étude Climat, Santé et Vignobles (Cliseve), s'est appuyée sur les réponses de 263 personnes adhérentes à l'association, dont 121 vignerons, à un questionnaire. Il en ressort que la pénibilité au travail en lien avec le changement climatique est leur troisième préoccupation principale, après celles liées à l'économie et à la réglementation.
80 % d'entre eux constatent d'ores et déjà ses effets sur leur santé, dans un contexte de forte chaleur, sous la forme de malaises, de déshydratation ou encore de baisse de l'attention. 37 % indiquent également être soumis à des risques mentaux de type irritabilité, perturbation du sommeil ou encore dépression.
Renoncement au travail
Face aux difficultés liées au réchauffement climatique, près de la moitié d'entre eux (43 %) disent qu'ils pourraient renoncer d'ici cinq ans à travailler dans la filière vin. Ils estiment qu'elles augmentent déjà les difficultés de recrutement.
En matière de prévention, l'étude pointe un manque d'information des salariés. Elle souligne également que « la délégation du recrutement à des prestataires complique l’adoption et le suivi des mesures de prévention ». 36,5 % des répondants pensent d'ailleurs que la réglementation ne prend pas suffisamment en compte le risque climatique dans le droit du travail et 42 % ne savent pas répondre.
Guide de bonnes pratiques
La modification des horaires de travail est une mesure d'adaptation déjà largement adoptée, mais les vendanges de nuit sont loin de faire consensus. L'hypothèse d'une interdiction de travailler sous fortes températures est également clivante.
Menée en partenariat avec l'agence RSE Croissance bleue et le laboratoire de recherche Lapa, cette étude sera suivie par la publication, en juillet prochain, d'un guide de bonnes pratiques.