« Les risques de gel printanier sur vigne vont augmenter d’ici 2050 »

Ingénieur agronome et docteur en agrométéorologie, Serge Zaka travaille pour l’éditeur de solutions numériques ITK. Son credo : apporter l’information sur le risque de gel et aider les agriculteurs à prendre les (bonnes) décisions.

gel vigne

Serge Zaka : « Les archives longues dont nous disposons le montrent sans équivoque : les stades phénologiques connaissent une très forte avancée depuis ces trente dernières années, d’environ 20 jours en moyenne pour l’instant pour la vigne. »

© DR

>>> Les agriculteurs doivent-ils s’attendre à davantage de gels au printemps ?

Serge Zaka : Nous vivons une situation paradoxale : dans un contexte de changement climatique, on s’attend à ce que la température augmente mais il s’avère que le risque de gel de printemps augmente aussi. Pourquoi ? Les observations montrent que le nombre de jours de gel a déjà diminué de 30 % en France depuis 1959.

Les projections estiment que ce nombre de jours va encore diminuer de 50 à 70 % d’ici 2070. Par exemple, il est prévu 20 à 30 jours par an en Champagne, contre 50 actuellement ou 40 jours en Alsace contre 70 actuellement. Les gelées tardives seront de plus en plus rares. Les saints de glace ne seront plus valables, car les dernières gelées seront de plus en plus tôt : avril dans le nord de la France, voire mars dans le sud.

>>> Comment expliquer alors que ce gel moins fréquent et moins tardif sera plus impactant ?

S. Z. : En fait, les hivers sont et seront aussi plus doux. Le nombre de jours où la température est supérieure à 10 °C va être multiplié par trois, ce qui bouleverse la phénologie des végétaux. Les archives longues dont nous

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