"À la mi-mars, nous sommes en train d’effectuer des remplacements de pieds. Il s’agit de jeunes pieds replantés l’an dernier mais morts du fait de la sécheresse ou de pieds morts de vieillesse. Nous contrôlons également en ce moment le palissage, les fils de fer, les écarteurs. Nous avons enlevé les tuteurs en fer galvanisé en forme de U que nous utilisons pour protéger les jeunes pieds pendant leurs premières années. Ce sont des tuteurs d’1m, enterrés d’environ 40 cm, capables de protéger les jeunes pieds lors du passage des interceps.
"Au bout de 6 à 7 ans nous les retirons pour les réutiliser sur les nouvelles plantations. À la cave, nous venons d’achever une grosse mise en bouteilles de 50 000 cols. Une prochaine mise en bouteille sera effectuée vers le 20 avril avant la période chargée au vignoble. Le domaine a la particularité d’utiliser à 90% des bouteilles de verre bleues. C’est notre signature.
"Nous n’avons pas rencontré de soucis d’approvisionnement comme certains collègues, car nous avons la chance de disposer d’un espace important, permettant le stockage de 130 000 bouteilles. Mais dès que nous en utilisons, nous en recommandons. Changer de modèle de bouteilles est en effet délicat : il nous est arrivé d’avoir des bouteilles avec des bagues plus longues de 5 mm, et cela se ressent tout de suite : la mise en carton se faisait en forçant, la mise en palette était moins stable, et c’était également problématique au niveau des rayonnages chez les clients.
"La mise en bouteilles est réalisée par un prestataire. La prestation permet d’utiliser toujours un matériel à la pointe et bien réglé, et de faire facilement des essais. La mise en bouteilles dépend du type de vins. Pour les vins natures ils sont mis en bouteille non filtrés. Pour des vins destinés à la GD, où les conditions de température de stockage ne sont pas garanties, on va en revanche bien filtrer voire faire un passage sur cartouche pour éviter les risques. Le sulfitage est également remonté pour la GD, mais reste bas, à 30-32 mg de SO2 libre (70 mg de SO2 total).
"C’est important de garder une petite marge de sécurité notamment pour les étés chauds comme 2003. Je fais des essais de collage pour trouver les bons produits avec les bonnes doses. Par exemple en blanc, l’an passé le vin présentait une belle maturité, mais le vin était légèrement jaune, nous avons utilisé du lait maigre pour corriger la couleur. Pour arrondir les tanins du pinot noir, gommer l’amertume, nous avons fait des essais avec de la gélatine."