
Suite à la parution le 30 mai d'un rapport sénatorial proposant notamment d'établir un prix de vente minimum pour l'alcool, Vin & Société et le Cniv dénoncent une proposition inefficace pour lutter contre les consommations excessives et qui n'aiderait pas la filière vin.
Le principe consiste à imposer un prix minimum au degré d'alcool pur afin que le consommateur ne puisse pas acheter une bouteille en deçà d'un seuil. Le rapport cite l'exemple de 0,5 euro par gramme d'alcool pur, ce qui porterait la bouteille de vin de 13 ° à 6,5 euros minimum.
L'objectif d'une telle mesure est de lutter contre les consommations excessives. Or, la filière vin rappelle que tous les Français seraient touchés, alors que la plupart a déjà intégré les critères de modération : plus de huit sur dix consomment déjà moins de deux verres par jour et neuf sur dix ne consomment pas tous jours.
Pour Samuel Montgermont, président de Vin & Société, « si les sénateurs veulent, comme ils semblent le dire, aider la filière vitivinicole, parlons rémunération des producteurs et non d’une taxe déguisée pour les Français et qui n’a jamais montré d’efficacité sur la santé publique ».
Une concertation pour une juste rémunération
Les sénateurs proposent de poursuivre la réflexion en associant les producteurs, afin notamment d'éviter que les augmentations de marge soient captées par les distributeurs.
Pour Bernard Farges, président du Cniv, « la question du prix rémunérateur pour les producteurs est au centre des débats politiques depuis plusieurs mois. Nous relevons le défi de lancer une concertation comme le propose la rapporteure. Nous appelons à une solution concrète pour garantir une juste rémunération de tous les échelons de la filière ».
>>> À lire : le rapport sénatorial