
Le rosé, complément de gamme, utile pour concentrer les cuves en rouge, par saignée, c'est fini! Fini aussi, le rosé défini uniquement comme un produit technologique.
Technologique il l'est et il le restera. C'est l'un des vin qui a le plus bénéficié des progrès de l'œnologie.
Pour exemple, en Languedoc, désormais, plus des 3/4 des rosés sont élaborés par pressurage direct, alors que c'est la saignée qui dominait il y a trentre ans.
Les efforts qualitatifs ont été payants, mais ils ne doivent pas en rester là. Lors des rencontres internationales du rosé qui se sont tenues le 23 et 24 avril à Marseille, Gilles Masson, directeur du Centre de recherche et d'expérimentation sur le rosé s'est exprimé sur le sujet:
La progression qualitative du rosé se fera par les terroirs. Le terroir impacte directement la qualité du rosé. Il faut faire progresser le rosé à la fois sur le plan quantitatif, car c'est un créneau qui fonctionne, mais également sur le plan qualitatif, pour permettre de continuer à proposer des rosés avec des typicités variées.
La recherche de typicité passera par la vigne. Pour Alain Carbonneau, professeur de viticulture à Montpellier SupAgro, les innovations viticoles au service du rosé seront:
Il est réalisé sur la base d'un parcours hydrique saisonnier adaptée à l'expression des caractères qualitatifs du rosé. Cette technologie permet de maîtriser soit l'enherbement, soit l'irrigation, soit les deux.
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La taille minimale, autrement dit la non-taille.
Cette technique est bien adapté pour une stratégie de réduction des coûts de production.
Le profil organoleptique des rosés issus de la non-taille semble aller vers des vins avec des arômes fruités, mais contenant moins d’alcool.
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La taille en lyre.
Ce système est peut-être la solution au changement climatique. Les raisins sont moins exposés aux contraintes thermiques et hydriques.
En Inde, nombre de vignes sont conduites en lyre. En France aussi certains se lancent. Dans le Gard, en Bourgogne vous pourrez apercevoir quelques vignes en Y.Ce système permet de réduire la pression parasitaire. En effet l'aération du feuillage et des grappes est meilleure qu'avec les autres modes de taille. Un séchage rapide et c'est le risque de maladie qui diminue.
Les essais en cours sur les variétés résistantes aux maladies et le retour des vieux cépages méditerranéens vont permettre d'élargir la typicité arômes des rosés, conclut Alain Carbonneau.
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