
Les fermentations ont la vertu de détoxifier les vins des éléments métalliques. Donc on a tendance à mésestimer ces métaux qui ne sont pourtant pas sans laisser des séquelles sur le profil aromatique des vins. ŒnoFrance propose un collage préfermentaire avec DiWine.
ŒnoFrance Sofralab s’intéresse de près depuis treize ans à la question des métaux lourds, qui ont des conséquences œnologiques insoupçonnées. Le groupe a mis au point une gamme de produits de collage sur moût qu’il présente actuellement dans les vignobles.
Les proportions dépendent des facteurs pédoclimatiques qui agissent sur la mobilité des éléments. L’effet accumulatif important entraîne des effets de toxicité sur les micro-organismes telluriques, réduit leur diversité, et diminue notamment une activité enzymatique (dite déshydrogénase) qui intervient dans la libération des éléments nutritifs dans le sol.
Les métaux dans les vins : origines, rôles et conséquences
La question des métaux lourds ne doit pas être prise à la légère. Hervé Alexandre, de l’Institut universitaire de la vigne et du vin Jules Guyot (IUVV) Bourgogne, relève quelques articles internationaux alarmants sur la question. « Puisque les métaux sont catalyseurs d’oxydation, nous avons émis l’hypothèse que les métaux pouvaient être impliqués dans les problèmes d’oxydation prématurée des vins. » Une étude analytique sur plusieurs centaines de moûts et de vins, de toutes origines, révèle que les teneurs en métaux peuvent dépasser les doses admissibles. Rappelons que la limite dans le vin est de 1 mg/l pour le cuivre, 0,2 mg/l pour l’arsenic, 0,15 mg/l pour le plomb et 5 mg/l pour le zinc. 40 % des vins analysés contiennent entre 0,5 et 1 mg/l de cuivre dans une étude nationale montrant une distribution gaussienne autour de ces 40 %.
L’effet du cuivre n’est donc pas seulement d’atténuer les composés soufrés indésirables tels que le H2S. Dans une thèse publiée en 2013, Vivier et al. ont validé une hypothèse permettant d’expliquer des mécanismes d’oxydation prématurée : la présence de fer peut catalyser en milieu réducteur (après mise et bouchage) des réactions d’oxydation. De l’oxydation en milieu réducteur…
Donc si le cuivre du vin ne pose pas en soi de problème sanitaire, le cuivre du moût altère le profil aromatique des vins. Par ailleurs, d’autres métaux catalysent des réactions d’oxydation par voie biochimique ou chimique.
Les souches de levure les plus sensibles au cuivre sont celles qui sont les plus révélatrices de thiols aromatiques supérieurs. Le groupe ŒnoFrance a donc développé DiWine, une gamme de produits de collages des moûts, donc en traitement préfermentaire, destinée à extraire des jus ces métaux dont on ne soupçonne pas assez l’effet néfaste sur la richesse aromatique des vins.
Il est donc important pour les vinificateurs de ne pas mésestimer cette question des métaux résiduels du moût et d’y remédier.