
La Semaine des Primeurs s'est déroulée du 22 au 25 avril à Bordeaux. L'Union des grand crus de Bordeaux, qui organise l'événement, attendait environ 5.000 visiteurs.
© Maksim Shebeko - stock.adobe.comCe millésime 2023 était attendu au tournant. Et malgré une météo chaotique et une épidémie de mildiou dévastatrice pour certains domaines, il se hisse au niveau de 2022, 2020, 2019 et 2018 selon James Suckling, célèbre critique de vin américain.
« Ce que nous remarquons chez Cavissima, c'est que ce millésime est très hétérogène en fonction des dates de vendanges et de la réponse qui a pu être apportée aux attaques de mildiou, fait part Juliette Thery, directrice des opérations de ce site de vente et d'investissement. Là où les propriétés ont pu traiter aux bons moments, attendre la maturité optimale, et sélectionner les baies, nous avons des résultats magnifiques. »
Chaleur mais manque de soleil
Après un hiver froid qui a permis à la vigne de se reposer, le débourrement n'a pas été trop précoce, limitant le risque de pertes lié au gel de début avril. La floraison a par la suite été homogène, mais le printemps très humide et les précipitations records en juin ont provoqué une épidémie de mildiou particulièrement violente.
« Toutes les propriétés n'ont pas été touchées de la même manière, rappelle Juliette Thery. Celles qui avaient les moyens humains et financiers de traiter, même le week-end, ont réussi à s'en sortir. » Bien que chaud, l'été a manqué de soleil, et ce n'est qu'à partir de la mi-août qu'un ensoleillement suffisant a permis d'atteindre une maturité optimale.
Fraîcheur, fruité et croquant
Premier cépage à ouvrir le bal des raisins noirs, le merlot a pu être vendangé sans problème début septembre. Mais l'alerte météo du 20 septembre, annonçant des pluies importantes, a poussé certains domaines à récolter plus tôt. Ceux ayant fait le pari d'attendre ont pu se réjouir puisque les précipitations annoncées ne se sont pas produites.
« Ce millésime a beaucoup de fraîcheur, de fruité et de croquant, décrit la directrice des opérations de Cavissima. Il a plus de buvabilité que 2022 car les écarts de température entre le jour et la nuit ont permis de limiter les degrés d'alcool. »
Premiers prix dès la semaine prochaine
Aucun château n'a pour le moment annoncé de prix, mais Daniel Immacolato, directeur général de Cavissima, observe un « positionnement plus pertinent » qu'en 2022 où il était « assez élevé ». « Les propriétés se basent sur des informations objectives comme le positionnement des prix de leurs millésimes précédents, leur dynamique de vente, la capacité des acteurs à acheter et à vendre les vins, ou encore le taux d'intérêt de leurs marchés, explique-t-il. Elles se basent aussi sur leurs "tripes" si je puis dire, quand ils sentent qu'un millésime est très qualitatif par rapport aux précédents. »
Contrairement à certaines années où il fallait attendre deux à trois semaines après la Semaine des Primeurs, les premiers châteaux dévoileront leurs prix dès le 29 avril prochain. Cavissima tient d'ailleurs un calendrier des sorties. "Les premiers donnent la tendance", souligne Daniel Immacolato.