Les monopoles d’État nordiques remettent en question les bouteilles en verre

En Finlande, comme en France, il n’existe pas de process permettant le recyclage des poches composées de plusieurs couches d’aluminium et de plastique. Les Finlandais ont trouvé une valorisation à ces poches : l'utilisation dans la production de ciment.

Dans les pas d’Europe du Nord, les enjeux climatiques liés aux émissions de CO2 et de gaz à effet de serre sont particulièrement prégnants. Les monopoles d’État sont amenés à réduire l’empreinte carbone de leur activité. Les fournisseurs et les consommateurs sont incités à choisir les emballages ayant le plus faible impact sur le climat.

«Nous demandons désormais à tous nos fournisseurs que leurs vins vendus à moins de 150 couronnes soient conditionnés dans des bouteilles pesant moins de 420 grammes. » Cet engagement pris par Vinmonopolet est l’une des mesures phares du monopole d’État norvégien pour réduire son empreinte carbone. En complément, le monopole norvégien comme celui de quatre pays d’Europe du Nord sensibilise de façon offensive les consommateurs sur l’empreinte carbone propre à chaque contenant.

Dans les points de vente tout d’abord, chaque monopole a créé son pictogramme pour repérer dans les linéaires les alcools conditionnés dans des « emballages respectueux de l’environnement » pour reprendre la terminologie utilisée par le monopole finlandais Alko. Les monopoles se sont entendus sur la définition. Sont considérées respectueuses les bouteilles de vin tranquille ne pesant pas plus de 420 grammes et les bouteilles de vin effervescent de moins de 835 grammes.

Choisir l’allégé même en ligne

L’incitation continue sur les sites Internet des monopoles d’État des îles Féroé, de la Finlande, de l’Islande, de la Norvège et de la Suède. Pour ceux qui achètent du vin en ligne, il est possible de trier les vins selon un critère emballage. En Islande, le tri se fait avec l’indicateur « verre allégé ». Sur la fiche descriptive de chaque vin rangé dans cette catégorie, le client retrouve au même niveau que le degré d’alcool ou le millésime le poids exact de la bouteille et l’empreinte carbone estimée de l’emballage pour sa production. L’empreinte carbone pour le transport n’est pas prise en compte. Les émissions de carbone associées à un vin en provenance d’Argentine ou de France sont donc peu ou prou égales.

En Suède, le monopole d’État ne propose pas une case à cocher pour trier les vins conditionnés dans des bouteilles en verre allégé comme cela se fait sur le site du monopole islandais. C’est un critère de tri plus large qui est proposé et que l’on pourrait traduire par « les emballages à moindre impact carbone pour le climat ». Sous cette appellation, on retrouve les bouteilles en verre allégé, les caisses-outres ou encore les briques Tetra Pak.

En complément de ces pictogrammes en rayons ou en ligne, les monopoles nordiques mènent des campagnes d’information pour guider les consommateurs vers des produits aux emballages avec la plus fable empreinte carbone. Sur les pages d’accueil des sites de ventes des monopoles, on peut lire des articles sur le sujet. L’un d’entre eux relaie une étude comparative sur l’empreinte carbone de différents emballages de la production à la livraison. Les bouteilles en verre ressortent comme le plus mauvais élève pour leur émission de gaz à effet de serre.

Des alternatives au verre promues

Les autres articles découlant de cette étude réalisée en 2015 pour sa première version vont tous dans le même sens. L’hégémonie du verre n’est pas compatible avec les objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre que se sont fixés les monopoles.

Sur le site du monopole suédois, on peut donc lire que « l’emballage en brique carton est le meilleur d’un point de vue climatique : il nécessite moins d’énergie lors de la fabrication, il est léger, il demande peu de suremballages lors du transport. Pour le vin conditionné en 0,75 ou 1 litre, la brique (type Tetra Pak) est l’alternative d’emballage la plus vertueuse pour le climat ». 

Cette rhétorique se retrouve aussi chez les voisins finlandais d’Alko : « Une bouteille en plastique est une bonne alternative aux vins qui ne sont pas destinés à être stockés mais appréciés tout de suite. Le matériau d’emballage lui-même ne dégrade pas la qualité du vin. Bien sûr, le plastique laisse passer une petite quantité d’oxygène, mais ce n’est pas important pour le stockage à court terme. La culture change, et les gens se rendent compte que le vin ne doit pas toujours être conditionné dans du verre. Un changement similaire a déjà eu lieu avec les bouchons à vis. Jusqu’à il y a dix-quinze ans, on pensait que les bouchons à vis ne convenaient qu’à un vin légèrement modeste. Aujourd’hui, personne ne pense plus ça. »

Ces quelques exemples mettent en évidence le travail de fond réalisé par les monopoles pour faire changer les habitudes de consommateurs nordiques.

La première étape passe par l’allégement des bouteilles en verre. La seconde – déjà en cours – consiste à substituer une plus grande partie des emballages en verre par d’autres matériaux ayant une empreinte carbone plus faible.

Article paru dans Viti Leaders 459 de mars 2021

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