
Deux temps et trois mouvements, c’est tout ce qu’il faut à la coopérative des Hauts de Montrouge, dans le Gers, pour fermer ses BIB de 5 litres. Ni scotch ni colle, il suffit de déplier le fond automatique du carton, d’y placer la poche et de refermer le tout grâce à un système de crochetage.
« L’avantage avec ce BIB c’est que la fermeture est 100 % manuelle, nous n’avons pas eu à investir dans une scotcheuse ou une encolleuse, apprécie Christophe Daulan, le responsable qualité. Nous réalisons également des économies en évitant le scotch et la colle. »
Éviter d’investir mais gagner du temps
À environ 4.000 € la scotcheuse et jusqu’à 55.000 € l’encolleuse, les Hauts de Montrouge ont préféré se tourner vers un carton plus coûteux de quelques centimes qu’un modèle ordinaire. « Le surcoût est d’environ deux centimes par carton, mais c’est compensé par le non-investissement, le gain en cadence et les consommables évités », estime le responsable qualité.
N'ayant pas à scotcher chaque BIB à la main, les trois opérateurs mobilisés gagnent de précieuses minutes. L’absence de scotch et de colle limite néanmoins la résistance du fond automatique. Celui-ci ne peut en effet accueillir que des poches de 3 et 5 litres.
La partie supérieure du BIB se passe également de scotch et de colle. Elle se ferme grâce à un système d'encoche.
En 2020, à la faveur d’un changement de format de BIB, la coopérative est passée à ce type de carton. La scotcheuse utilisée jusqu’alors n’était plus adaptée au nouveau format rectangulaire, choisi pour être plus pratique à stocker dans le réfrigérateur des consommateurs.
« Nous ne voulions pas racheter de scotcheuse, car nous ne produisons qu’entre 10.000 et 15.000 litres de BIB par an, c’est ce que les gros faiseurs produisent en un jour. Nous, nous produisons surtout de l’armagnac, fait remarquer Christophe Daulan. Une colleuse, c’est encore plus cher, il faut donc l’amortir, mais c’est aussi plus contraignant, car il faut la nettoyer et surveiller le stock de colle. »
Un déchet en moins
En réponse à ces clients dont les volumes conditionnés en BIB ne justifient pas d’investir dans une colleuse ou une scotcheuse, certains fournisseurs d’emballages ont développé cette solution à fond automatique. « Elle est à la fois plus pratique, car le nombre de manipulations est réduit, et plus esthétique, car il n’y plus de scotch », met en avant Semaq emballages, le fournisseur des Hauts de Montrouge, qui commercialise ce BIB depuis 2017.
Autre avantage, la suppression de la colle, mais surtout du scotch, évite un déchet et améliore l’écoconception de ce conditionnement de plus en plus plébiscité par les consommateurs. Dans les années à venir, la coopérative des Hauts de Montrouge pourrait ainsi intégrer le BIB à fond automatique à sa politique de responsabilité sociale des entreprises.
Adelphe imagine le « BIB de demain »
L'éco-organisme dédié au recyclage des emballages des vins et spiritueux a organisé en 2021 trois ateliers afin d’imaginer le « BIB de demain ». Parrainée par le chef Thierry Marx, cette démarche a réuni designers, industriels, consommateurs, sociologues, professionnels du vin, ingénieurs et recycleurs. Leur mission : réfléchir aux formes, aux matières, à la logistique et aux usages futurs de ce conditionnement qui couvre aujourd’hui 46 % des volumes de vin vendus en grandes surfaces. Les propositions les plus innovantes seront bientôt dévoilées dans un cahier d’idées dont la parution est prévue dans les prochaines semaines. Cette démarche devrait se poursuivre à travers la réalisation d’études de faisabilité et de prototypes éventuels.
Filiale de Citeo, Adelphe a déjà publié un Guide des bonnes pratiques pour un BIB écoconçu. Des caractéristiques du carton à celui de la poche, en passant par le choix du robinet et des encres, ce livret liste 20 bonnes pratiques définies en commun par une cinquantaine d’acteurs.