Hennessy dévoile ses axes de recherche contre les maladies du bois

Le constat est alarmant : le manque à gagner pour la filière viticole française s’élève à près d’un milliard d’euros en 2014. Les coupables ? Le trio infernal des maladies du bois de la vigne, l’eutypiose, le « black dead arm » et surtout l’esca.

Hennessy dévoile ses axes de recherche contre les maladies du bois

Hennessy dévoile ses axes de recherche contre les maladies du bois.

© Richard Semik/AdobeStock

De 2,1 à 3,4 millions d’hectolitres de « manque à produire » sont attribués aux maladies du bois à l'échelle française. Si le problème est mondial, le vignoble charentais est particulièrement touché: la perte de production due aux maladies du bois avoisinerait les 15 % (en comptant BDA, esca et eutypiose).

Un projet de recherche

L'estimation prend en compte les pieds atteints moins productifs, mais aussi les ceps manquants et ceux replantés n’étant pas encore en production.

Premier acteur du cognac, la maison Hennessy a décidé en 2015 de retrousser ses manches et de soutenir un projet de recherche pour mieux comprendre la prolifération des maladies du bois. L’appel à projet a été remporté par l’équipe pluridisciplinaire menée par Patrice Rey, directeur de la recherche de Bordeaux sciences agro1.

D’ambition internationale et intitulé « Influence de facteurs environnementaux et de pratiques culturales sur l’expression des maladies du bois et interaction plante-microbiote », il a pour objectif de fédérer les équipes internationales dans une approche très pragmatique, pour des applications livrables à trois ans.

Levée de voile sur le plan d'action Hennessy-Bordeaux Sciences Agro

Hier, Bernard Peillon, président de la Maison Hennessy en compagnie des représentants de l’équipe lauréate ont présenté précisément les axes de recherche choisis.

Dans un premier temps, « on peut agir sur la gestion des modes de conduite de la vigne » précise Patrice Rey. Transférables rapidement aux vignerons, les méthodes de taille, de greffage et de curetage des plantes constituent le premier axe d’expérimentation.

Viendront ensuite l’identification des marqueurs physiologiques, la recherche des sources de résistance et l’étude des techniques vertueuses qui protègent la vigne, en coopération avec les équipes de treize pays.

Des résultats largement diffusés 

Les résulats de cette recherche privée financée par Henessy seront largement diffusés à l'ensemble de la filière. La maison Henessy promet de diffuser des articles de vulgarisation, d’abord pour présenter le présent projet, puis au fur-et-à mesure de l’obtention des résultats. Des interventions, lors d’évènements dédiés à la filière seront réalisées (Vinitech...).

En parallèle des communications lors de congrès scientifiques, un séminaire spécifique, à destination de la profession viti-vinicole, se tiendra à mi-parcours et à la fin du projet. Un site Internet sera dédié au projet, il y aura une partie scientifique et une autre à destination de la profession. Un espace intranet permettra aussi aux partenaires d’échanger certaines informations et données

(1) Patrice Rey est enseignant chercheur, directeur de la recherche de Bordeaux Sciences Agro et directeur adjoint de l’unité mixte de recherche en santé et agroécologie du vignoble (Save) Inra / Bordeaux sciences agro.