Je vais multiplier par trois les doses de semences d'engrais verts

Le blé a été choisi par Éric Collinet, pour son cycle très complémentaire de celui de la vigne. Il est associé à du pois, qui capte l’azote de l’air et qui reste peu concurrentiel en été. Photo : Champagne Collinet

«J’ai toujours cherché à couvrir les rangs, car je pense que c’est le modèle qu’il convient de développer à grande échelle, mais je navigue un peu à vue pour trouver des techniques efficaces et peu onéreuses », résume Éric Collinet, producteur de champagne bio à Braguelogne (10). Après avoir pratiqué l’enherbement « classique » avec des espèces trop concurrentielles, puis l’enherbement naturel maîtrisé, ce vigneron s’est remis à semer des couverts depuis deux ans, dans tous les rangs. Du blé, pour son cycle très complémentaire de celui de la vigne, associé à du pois, qui capte l’azote de l’air et qui reste peu concurrentiel en été. L’implantation est réalisée sans trop de difficultés par un voisin qui possède un semoir adapté aux vignes étroites et qui fournit les semences bio de sa propre production. « Le problème, c’est que je souhaiterais ralentir le couvert en mai, plutôt que de le détruire », indique le vigneron. L’idée est de s’orienter vers un rouleau Faca. L’objectif, à terme, est de laisser les couverts s’autoalimenter afin d’entretenir la fertilité des sols, voire de se passer d’engrais. Suite à une formation avec le groupe Solivit de la chambre d’agriculture de l’Aube, Éric Collinet pense augmenter les doses de semences et enrichir ses couverts avec davantage de légumineuses. « Je dois multiplier les doses par trois, car je n’osais pas semer suffisamment dense », explique-t-il. Cela permettra une meilleure couverture du sol. « Comme je ne détruis pas le couvert et que je sème régulièrement du trèfle, de la minette… qui se resèment, le couvert s’enrichit et se densifie, petit à petit. »

Au final, les couverts sont très positifs pour Éric Collinet : « C’est un coût, certes, mais ce sont aussi des frais en moins. Par exemple, l’an dernier, après un gros orage, je n’ai pas eu à remonter la terre, car tout est bien resté en place. »

Article paru dans Viti 444 de juillet

-août 2019