Jacobiasca lybica, autrement appelé cicadelle « africaine », vient d'être signalée sur le territoire métropolitain. Après la Corse, c'est dans les Pyrénées-Orientales qu'elle a été capturée par les techniciens de la chambre d'agriculture de ce département.
Dans une communication parue en début de mois, la CA66 précise que le cépage syrah semble particulièrement touché avec le mourvèdre et en moindre mesure le grenache. Sur les parcelles observées, les individus étaient présents sous l’intégralité des feuilles, de 1 à plus de 5 cicadelles par feuille.
Sur les parcelles infestées au bord de mer sur la côte Vermeille, l’intégralité du feuillage est marquée, de la décoloration au dessèchement complet de la feuille.
« Les dégâts qui ont été observés sont beaucoup plus importants que ceux que nous connaissions ponctuellement avec la cicadelle des grillures sur notre département. Les feuilles touchées sont déjà couleur lie-de-vin ou desséchées », indique Éric Noémie de la chambre départementale.
Dans la bibliographie sur ce ravageur, il est indiqué que Jacobiasca lybica est une cicadelle polyphage. Sur le bassin méditerranéen, la vigne est sa plante hôte favorite pendant l'été.
En automne, les adultes hivernent sur de nombreux végétaux : l'aulne (Alnus glutinosa), le figuier, le pommier, les chênes (Quercus spp.). Ils retournent sur la vigne en mai de l'année suivante et y pondent.
Un feuillage exsangue
D'après les ressources Inra, les dégâts n'affectent pas seulement la qualité et la quantité des raisins mais aussi la récolte future, par suite de l'épuisement de la plante.
Adultes et larves de la cicadelle s'alimentent sans interruption, ponctionnant toutes les nervures. Les feuilles attaquées sont plus ou moins déformées et décolorées. La sève n'y circule plus et leurs bords se dessèchent ; la feuille est comme roussie par le feu ; souvent aussi, elle s'enroule vers le bas. En cas de très forte attaque, la chute des feuilles expose les raisins au soleil, provoquant leur échaudure.
Quels moyens de lutte ?
Les conseillers s'interrogent dès à présent sur les moyens de lutte. Les solutions homologuées contre les cicadelles vertes sont limitées : huile essentielle d'orange douce, kaolinite en préventif, et des molécules de la famille des pyréthrinoïdes pour les viticulteurs conventionnels.
« Nous allons travailler en réseau pour mener des essais sur les différents vignobles touchés », précise Éric Noémie. Et il se pourrait que les Pyrénées-Orientales et la Corse ne soient pas les seuls départements touchés. Des prélèvements ont été réalisés sur d'autres vignobles méditerranéens.
Séverine Favre
Dans les Pyrénées-Orientales, parlez de vos symptômes !
La chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales invite les viticulteurs à leur signaler tous symptômes de marquages et défoliation conséquents. Les contacts sont les suivants : Laure Bérard-Delay (06 80 37 37 76) et Éric Noémie (06 71 57 19 66).