
Jeudi 7 juillet à Mozé-sur-Louet, aux portes d’Angers, le distributeur LVVD (groupe Terrena), fêtait ses 15 ans et mettait en avant des innovations pour répondre aux enjeux des vignerons : fils chauffants et toiles contre le gel, robot Céol pour le désherbage mécanique, mais aussi bien d’autres projets.
L’événement a dû être repoussé d’un an à cause de la Covid-19, mais sur le site LVVD de Mozé-sur-Louet, près de 500 clients vignerons étaient bien présents ce 7 juillet pour les 15 ans du distributeur d’équipements vitivinicoles. Dans les allées, des visiteurs européens découvraient également les innovations. « Nous participons depuis 2020, avec des pays voisins, au projet Rob4crops pour obtenir des financements et faire de la R&D en robotique agricole, et dans ce cadre nous accueillons aujourd’hui différents partenaires pour présenter le robot de désherbage viticole Céol », indique Philippe Serrault, le directeur de LVVD.
Après un premier partenariat avec Sitia et le robot Trektor, puis Naïo et des essais avec Ted, l’enseigne a finalement porté son dévolu sur le robot de la start-up toulousaine Agreenculture. 14 ha sont d’ailleurs gérés entièrement par un robot Céol en prestation par LVVD cette année, et un second robot est mis à la disposition des essais sur le site IFV de Montreuil-Bellay. « Pour nous, le robot Céol combine plusieurs avantages : être facile à déplacer entre les parcelles, limiter les tassements de sol par son faible poids, disposer d’un système d’attelage standard pour utiliser des outils existants, et enfin rester accessible en termes de prix, autour de 100000 euros », poursuit le directeur. Si aucun robot Céol n’a pour l’heure été vendu par LVVD, le distributeur indique travailler son offre commerciale pour espérer en vendre dès 2023. En attendant, les prestations proposées de désherbage de A à Z se chiffrent à 1000 euros/ha, auxquels s’ajoutent 500 euros par dossier (arpentage des parcelles notamment). « Au-delà des problématiques de main-d’œuvre, les robots répondent également à l’objectif de réduction des IFT et à l’obligation de baisse du glyphosate. C’est pourquoi nous croyons beaucoup au développement rapide des robots en viticulture », insiste Philippe Serrault.
2 ha d’essais toiles de 140 g/m²
Sur le sujet de la transition écologique, LVVD soutient la vente de produits de biocontrôle, qui représentent entre 30 et 35% du chiffre d’affaires en protection des plantes. « D’ici 5 ans, nous prévoyons une répartition à 50-50 entre biocontrôle et produits conventionnels », indique le directeur. Les produits pour booster la vie du sol et entretenir la fertilisation sont mis en avant, pour les enjeux carbone et mais aussi sur la réduction des stress hydriques. Les biostimulants à base de glycine bétaïne sont aussi proposés pour réguler la pression osmotique en cas de manque d’eau, et LVVD lance cette année le VegetalB60 de l’entreprise Gefi, un produit à 45 euros/ha.
Consignes et bouteilles en carton recyclé
Enfin, dernier axe stratégique de la filiale de Terrena qui compte 65 salariés pour 1480 clients : la valorisation des vins. L’enjeu est de travailler la différenciation, et notamment le packaging. « Les demandes sont en faveur de solutions plus écoresponsables, moins consommatrices d’énergie, détaille Philippe Serrault. Nous creusons la piste de la consigne de bouteille, avec l’association Bout à Bout, mais aussi des solutions de conditionnement du vin innovantes, avec la bouteille en carton recyclé. Chaque année, nous vendons environ 20 millions de cols, pour un quart de notre CA. Mais ce poste émet fortement du CO2 et le contexte géopolitique entraîne des hausses à deux chiffres sur le coût final au vigneron. D’où l’urgence de creuser les alternatives plus écologiques, à des coûts moins dépendants des énergies fossiles. »