Régler son pulvé : capital et pas si compliqué

Pour Jean-Baptiste Meyrignac, conseiller à la CA33, l’emploi de colorant bleu mélangé à de l’eau per-met de vérifier la qualité de pulvérisation de façon rapide et peu chère.

Pour mieux protéger ses vignes, faire des économies de bouille, limiter la dérive et protéger sa santé, le réglage du pulvérisateur est une opération capitale. D’ailleurs, cette opération n’est pas onéreuse, et demande peu de temps ! Le point a été fait sur le sujet lors de l’après-midi technique organisée par les chambres d’agriculture 37 et 41 à Amboise, le 14 juin dernier.

Jusqu’à 60 % de pertes de produit lors des premiers traitements de la vigne. Tout ça à cause de mauvais réglages du pulvé ! Le chiffre surprend toujours, mais il est bien réel affirme Jean-Baptiste Meyrignac, conseiller viticulture à la chambre d’agriculture de Gironde et ingénieur Réseau Déphy Ouest, lors de la journée pulvérisation organisée par les Chambres d’Agriculture 37 et 41, mercredi 14 juin au lycée viticole d’Amboise.

Chaque année, trop de pulvérisateurs sont encore mal réglés, conduisant à une pulvérisation de moindre qualité, donc, une vigne moins bien protégée, des coûts de traitements mal maîtrisés, des dérives dans l’environnement et des risques pour la santé de l’utilisateur, liste Alice Durand, conseillère à la chambre d’agriculture 41.

Trois points essentiels doivent être vérifiés, surtout en début de campagne de traitement :

  • fermer les buses inutiles ;
  • orienter les diffuseurs vers le feuillage ou les grappes, ;
  • et ne pas positionner les diffuseurs perpendiculairement au feuillage pour favoriser la pénétration de la bouillie.

Test au colorant

Pour vérifier la qualité de pulvérisation de son matériel, outre le papier hydrosensible, il est possible d’utiliser un colorant bleu (ex : Compo bleu 0,5 l, 25 €) mélangé à de l’eau, "une technique plus rapide et moins coûeuse, et sans risque pour l’environnement, souligne Jean-Baptiste Meyrignac. Les céréaliers utilisent ce colorant pour savoir où ils passent quand ils désherbent." Le test du colorant est à faire en début végétation, puis à la floraison/fin nouaison. Il ne prend que 2h.

Il faut prévoir 5 à 15 l de bouillie selon les volumes morts, et ajouter 10 ml de colorant pour 10 l d’eau, détaille le conseiller. Vous fixez ensuite des rives de PVC blanc (26 euros les deux, achetées en magasin de bricolage) au fil fixe ou au piquet, selon votre type d’appareil et le nombre de rampes. Ensuite, vous fixez des morceaux de papier blanc agrafés au feuillage, et vous passez avec votre pulvé. Vous vérifiez alors les taches bleues sur le papier blanc et les rives PVC, pour connaître le nombre, la taille et la répartition des gouttes, comme sur du papier hydrosensible. Pour des produits de contact, l’intérêt est d’avoir de fines gouttes bien réparties, sinon, la vigne sera mal protégée.

Voir la fiche "vérifier la qualité de pulvérisation"

Logiciel de comptage de gouttes

Pour faciliter l’analyse des papiers hydrosensibles, ou papiers blancs et bandes PVC recouvertes d’impacts bleus, Machaël Graciano, conseiller machinisme à la Chambre d’agriculture 41 évoque l’intérêt du logiciel Image J, en open source :

Vous prenez une photo avec votre portable, et vous la faites analyser via Image J. Le logiciel fait la distinction des deux couleurs. Il est donc capable d’estimer le nombre de gouttes, et vous sort un tableau où vous avez en bas le nombre d’impact par cm². Si l’homme en compte 60, lui est capable d’en voir beaucoup plus grâce à sa précision : 200 à 250 ! Le but est donc de vérifier que d’une buse à l’autre,  les résultats sont les mêmes, sans passer son temps avec une mine de crayon à compter et recompter les gouttes ! »

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