Arrivée en France dans les années 50, la flavescence dorée infeste à ce jour 60 % du vignoble français dont les trois quart sont soumis à une lutte insecticide obligatoire. Dans le cadre du Plan National Dépérissement, les chercheurs du projet Co-Act se sont intéressés au cycle biologique de la maladie.
1000 échantillons ont été prélevés, dans cinq pays européens, sur des vignes touchées par la flavescence dorée, sur des aulnes et des clématites, deux plantes identifiées comme des possibles réservoirs de la maladie. En étudiant le génome des phytoplasmes présents dans les échantillons, les chercheurs ont pu confirmer que l’aulne est le réservoir originel des phytoplasmes responsables de la flavescence dorée de la vigne.
Parmi tous les phytoplasmes détectés dans l’aulne, une faible part se retrouve dans les vignes touchées par la flavescence. Ces phytoplasmes compatibles « vigne et aulne » sont propagés par des cicadelles inféodées à l’aulne. Avec une fréquence faible, les cicadelles des aulnes vont aller piquer et infecter des pieds de vigne. Dans les parcelles, l’amplification de la maladie se fait alors par une autre cicadelle, Scaphoideus titanus, inféodée à la vigne.
Un cycle similaire a été montré entre la clématite et la vigne.
Des facteurs de risque associés à la contamination
Le projet Co-Act a aussi été l’occasion de déterminer les facteurs de risque lié à la détection de pieds malades. Le cépage en est un. Grace à l’analyse statistique de données terrain collectées en Gironde sur cinq ans, on apprend ainsi qu’il y a 2,2 fois plus de chance de trouver un pied malade dans une parcelle de cabernet sauvignon que dans une parcelle de merlot, peu sensible à la FD. Plus largement, la probabilité de trouver des pieds malades dans un parcelle de cabernet (franc et sauvignon), de muscadelle ou de sauvignon est plus importante que celle associée au merlot. Cette connaissance peut être utile pour orienter des planning de prospection dans le vignoble.
Le type de paysage, dans un périmètre très proche de la vigne (100 mètres), a aussi une incidence. Les parcelles à proximité de forêts et de zone urbaines ont un probabilité d’héberger des pieds malades plus élevées que les parcelles bordées de vigne. À terme, l’idée des chercheurs est d’établir des cartes de risques à l’échelle des vignobles.