
Quand Anselme Selosse, gérant du domaine Selosse à Avize, a rencontré en 2004 Masanobu Fukuoka au Japon, ce dernier ne lui a pas livré de « recette », mais lui a transmis un état d’esprit, une manière de penser.
« Fukuoka ne fait que contempler la nature, ne cherche pas à la modifier, explique-t-il. Mais le non-agir ne veut pas dire ne rien faire. » Dans son quotidien, le viticulteur est dans une démarche d’observation de l’environnement, des plantes et de la météorologie. Il souhaite avant tout que les caractéristiques du terroir s’expriment dans ses vins : « Le terroir, c’est le lieu et tout le vivant indigène. » Il laisse ainsi se développer naturellement les plantes, dont les adventices. « Je les laisse pousser jusqu’au stade formation des graines, puis je les couche avec un rolofaca®. Quand c’est plus compliqué, j’utilise une lame horizontale pour couper les racines mais sans les détruire », précise Anselme Selosse. Il raconte aussi que mis à part l’apport d’un compost peu évolué tous les ans, il a banni tout usage d’engrais, organique ou minéral : « Cela a une incidence sur les rendements mais nous avons rencontré des personnes prêtes à payer plus cher nos champagnes. »
Pour aller plus loin : Fukuoka, un agriculteur qui inspire
Article paru dans Viti Leaders n° 429 de novembre/décembre 2017