WeedSeeker pour limiter le désherbage chimique

Jeudi 19 juin 2014, au château La Tour Blanche à Bommes en Gironde, avait lieu une journée Innov'action sur le thème de la réduction des intrants phytosanitaires. L'exploitation du château est rattachée à l'école de viticulture et d'œnologie La Tour Blanche, et fait partie du réseau des fermes Dephy.

Au cours de cette après-midi, le WeedSeeker® a notamment été présenté. Cet outil de viticulture de précision est utile pour le désherbage sous le rang et l'épamprage. D'après le constructeur Avidor High Tech, il permet de réduire la quantité d'intrants phytosanitaires:

  • de 20 à 30 % pour un passage en plein;
  • et jusqu'a 80 % lors des rattrapages estivaux.

Cet outil, commercialisé depuis 2004, utilise des technologies optiques et électroniques de détection des végétaux. Il différencie les végétaux du sol grâce aux propriétés optiques de la chlorophylle. Il détecte la couleur verte de la plante et ouvre la buse. Ainsi la pulvérisation s'effectue uniquement lorsqu'il y a des adventices ou des pampres sous la buse.

Comment ça marche?

Un faisceau lumineux est émis à l'avant de la cellule du WeedSeeker. Dès que le capteur (à l'avant de la cellule) détecte une adventice, l'électrovanne à l'arrière de la cellule s'ouvre pour pulvériser. Advidor Hich Tech a choisi d'utiliser des buses traditionnelles car les buses anti-dérives ne sont pas assez réactives compte tenu du fonctionnement du WeedSeeker qui s'ouvre et se referme continuellement.

Les cellules se fixent sur n’importe quel châssis. À Bordeaux, certains viticulteurs fixent les cellules WeedSeeker sur leur gyrobroyeur ce qui permet de combiner les opérations. En Champagne, elles sont souvent placées sur une rampe de désherbage. Les cellules se raccordent sur l'ensemble pompe-cuve existant. Chaque tête est capable de travailler sur 31 cm.

Christophe Monget, responsable régional en Aquitaine chez Avidor High Tech précise:

La durée de vie d'une cellule est d'environ 8 ans. Pour l'entretien, il faut changer les filtres une fois par an et nettoyer les cellules une fois par semaine.

Un boîtier de contrôle multi-tâche

  En cabine, le boitier de contrôle permet de gérer :

  • la mise sous tension;
  • la sensibilité de détection (à partir de quelle hauteur de plante on veut pulvériser);
  • la vitesse de travail: il est  possible de travailler entre 3 et 15 km/h, en gardant une précision de l'ordre du centimètre à 15 km/m selon le constructeur;
  • le mode de rinçage.

Pour améliorer la traçabilité, il est possible d'enregistrer les données sur les consoles CFX  et FMX proposées par Advidor High Tech.

Déjà 10 ans? Alors pourquoi les viticulteurs l'utilisent si peu ?

Le WeedSeeker existe depuis plus de 10 ans, alors pourquoi cet outil n'est-il pas plus répandu sur les exploitations ? Tout d'abord un prix non négligeable qu'il faut pouvoir rentabiliser sur l'exploitation. Pour quatre cellules WeedSeeker avec le boîtier de contrôle, il faudra compter 6000 € . Ce boîtier est capable de piloter jusqu’à 16 WeedSeeker.
De plus, il faut respecter une norme dans le positionnement des cellules, il faut prévoir entre 40 et 70 cm du sol.

Christophe Monget indique:

À l'heure actuelle, le système est très utilisé par les collectivités et notamment pour les réseaux ferrés. En viticulture, le système intéresse principalement les viticulteurs de la Gironde, du Languedoc-Roussillon mais aussi les champenois pour le désherbage en plein.

Alex Barrau, directeur du château La Tour Blanche témoigne:

Nous utilisons WeedSeeker depuis 4 ans. Le système a été facile à mettre en œuvre. Nous travaillons sur deux rangs à la fois car nous avons placé le système sur un enjambeur, à une vitesse d'environ 6 km/heure. Le WeedSeeker offre un gain économique car on réduit la quantité de produits phytosanitaires, mais c'est aussi une démarche positive du point de vue environnemental.

Et vous, utilisez-vous le WeedSeeker? Quel est votre avis? Est-il si facile à mettre en œuvre? Peut-on espérer une pulvérisation efficace à 15 km/h? N'hésitez pas à témoigner via les commentaires.

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