La coopérative Biolait collecte 270 millions de litres de lait auprès de plus de 1.200 fermes implantées dans 74 départements. Soit, indique-t-elle, un quart du lait bio français. La coopérative, qui fête ses 30 ans cette année, a tenu son assemblée générale début avril à Poitiers.
482 €/ 1.000 l pour 2023
Elle affiche pour 2023 un prix payé au producteur à 482 €/1.000 l, en hausse de 6 % par rapport à 2022. Progression insuffisante juge Biolait, « face à une inflation à 4,9 % et des consommateurs moins enclins à acheter bio ». D’après l’Agence bio, ils étaient 9,7 % à déclarer vouloir acheter davantage bio en 2023, contre 32,8 % en 2018. Outre le recul du chiffre d’affaires lié à la consommation bio, l’offre en magasin a parallèlement diminué de 10 % entre 2022 et 2023.
Du côté des fermes, le bilan reste « mitigé ». Confiants que leur modèle est la réponse à l’urgence climatique et permet viabilité et pérennité de leur activité, les éleveurs de Biolait restent convaincus de leurs pratiques. Ils veulent désormais passer d’« acteur de la filière laitière » à « acteur engagé de la transition alimentaire, environnementale et sociétale ».
Des ambitions 2050 atteignables… sous conditions extérieures
Nathalie Delagnes, présidente Biolait et productrice dans l’Aveyron, a ainsi présenté les ambitions de Biolait d’ici 2050 :
- Représenter la première filière laitière bio. Le collectif envisage de multiplier par deux le nombre de fermes Biolait d’ici 2050.
- Accroître la visibilité de « Il lait là » . Ce repère « Il lait là » a été créé en 2022. « Ce repère, présent sur les produits issus des fermes Biolait, assure au consommateur qu’ils ont été produits dans une démarche éthique, respectueuse de l’environnement, des animaux, de la santé et payé au juste prix au producteur », détaille la présidente.
- Être un modèle d’agriculture reconnu et rémunéré.
Seul bémol pour la concrétisation de cette vision 2050 : « la mise en place d’une politique d’amélioration des conditions d’accompagnement de la filière laitière bio, de l’amont à l’aval. Un plan de mesures que chacun des producteurs Biolait va défendre auprès des autorités compétentes, tant au niveau local et national qu’européen », indique Biolait.
En 2024, Biolait veut responsabiliser et éduquer les consommateurs
« Nous avons besoin que le consommateur s’engage avec nous. Le bio n’est pas l’affaire du monde agricole uniquement. Nous ne décidons pas de nous lancer dans l’agriculture biologique innocemment », martèle Ludovic Massard, éleveur et administrateur Biolait.
Pour le sensibiliser, en 2024, le collectif compte mettre en place « des campagnes d’information, des rencontres sur le terrain au plus près des consommateurs, des événements en magasin ».
