Les sondes connectées au service de la prédiction des valeurs alimentaires

La fonction première des sondes connectées est de prévenir les risques d'incendie. Demain, elles permettront peut-être de prédire les valeurs alimentaires. CP : Vera Verano/Adobe Stock
La digiferme Arvalis-Institut du végétal située à Saint-Hilaire-en-Woëvre (Meuse) étudie, depuis trois ans, différents outils d'aide à l'analyse des fourrages dans l'idée de pouvoir prédire les valeurs alimentaires.

La digiferme de SHW teste les sondes de températures connectées VigiThermik de Pampaas.
« Elles permettent de surveiller en continu la température à l’intérieur des balles de foin. Les données sont envoyées toutes les heures, et le système alerte dès que la température dépasse 40°C », précise Didier Deleau.
Le test a été fait sur une balle de foin à 78 % de matière sèche (MS) et sur une à 85 % MS.
« Sur la botte à 78 % MS,nous voyons rapidement l’élévation de la température, alors que celle à 85 % MS en perd rapidement. L’alerte est relativement fiable, c'est efficace pour prévenir les risques d’incendie, analyse Didier Delau. Il serait intéressant d’avoir des algorithmes qui puissent prédire les baisses de valeurs alimentaires en fonction de l’élévation de la température (pic, durée). Cela permettrait à l’éleveur d’avoir assez rapidement une idée précise de la valeur alimentaire de son fourrage. »
Le prix est de l’ordre de 380 euros, abonnement inclus.

L'analyse par spectroscopie proche infrarouge

En parallèle, Arvalis étudie les analyses par spectroscopie proche infrarouge (SPIR).
« Pour les fourrages, l’analyse SPIR permet notamment d’évaluer la composition chimique afin de calculer la valeur alimentaire. Elle est moins chère que l’analyse chimique de référence. Malgré tout, elle n'est pas réalisée tous les jours. Faire des analyses plus fréquemment comporte pourtant de nombreux points positifs, notamment pour s’adapter à la variabilité des balles de foin et, dans une moindre mesure, à celle des ensilages », explique Anthony Uijttewaal, ingénieur agronomie et récolte des fourrages à Arvalis.

Aujourd’hui, les capteurs SPIR et leur prix se miniaturisent, mais qu’en est-il de leur qualité ? Les digifermes de SHW et de La Jaillière testent actuellement deux capteurs. Les analyses sont en cours.
 
« Si nous obtenons une précision suffisante, nous pourrons imaginer de nombreuses perspectives d’utilisation : déterminer la date de récolte du maïs fourrage, estimer les rendements, ajuster les quantités distribuées… Nous allons aussi nous intéresser à la prédiction d’autres constituants chimiques (MAT, amidon…) et sur d’autres fourrages (graminées, légumineuses) », souligne Anthony Uijttewaal.