Le croisement viande représente 20 % des IA premières en bovin lait

Troupeau de vaches

Le croisement viande représente 30 % des IAP en Montbéliarde.

Crédit photo Bernard 63/Adobe Stock
Si les inséminations totales sur femelles laitières diminuent, en lien avec la décapitalisation, le croisement viande reste dynamique.

Le nombre d’inséminations totales sur femelles laitières continue de baisser en France, en lien avec la décapitalisation du cheptel. En 2022, selon les chiffres de l’institut de l’élevage, ce sont 5.669.590 IA totales qui ont été réalisées, dont 3.035.671 IA premières. Cela représente une baisse de 2,9 % par rapport à 2021, plus importante que lors de la campagne précédente, où elle n’était que d’1,4 %.

Parmi les inséminations premières, la majorité est réalisée en race pure, notamment pour les génisses. En effet, 89 % d’entre elles sont inséminées en race pure, contre seulement 69 % des vaches.

Concernant les croisements, pour les génisses, taureaux de races laitières et de races allaitantes se partagent presque équitablement (respectivement 5,80 % et 4,88 %) les 11 % restant. En revanche, pour les vaches, c’est le croisement viande qui domine : près de 25 % des IAP contre 6 % pour le croisement laitier.

Une femelle laitière sur cinq

Le croisement viande s’inscrit dans la durée car aujourd’hui, une femelle laitière sur cinq est inséminée en IAP avec une semence de taureau allaitant, alors qu’elles ne représentaient que 8 % en 2012-2013.

Cette stratégie s’est nettement développée avec l’avènement du génotypage et des semences sexées, puisque les éleveurs peuvent cibler plus facilement les femelles dont ils souhaitent que la descendance participe au renouvellement du troupeau. Certaines femelles moins intéressantes peuvent donc être inséminées avec des races à viande, afin d’améliorer la valorisation économique.

La progression ralentit

Toutefois, malgré l’engouement pour le croisement viande, sa progression semble ralentir : entre les deux dernières campagnes, l’augmentation n’est en effet que de 14.500 IAP en faveur du croisement viande, alors qu’elle était en moyenne de 40.000 IAP par an depuis 2012-2013, selon l’institut de l’élevage.

Il existe également de grandes disparités entre races : le croisement viande représente en effet 30 % des IAP en montbéliarde ou abondance, mais 17 % en prim’holstein ou encore 12 % en normande.

Si le croisement viande en race montbéliarde est populaire depuis longtemps et que cette race représente 27 % des IAP en croisement viande, c’est bien les IAP en race prim’holstein qui représente la plus grosse partie : 58 % soit 345.000 IAP. En effet, le nombre d’IAP croisées viande a presque triplé en sept ans pour cette race.

part IA croisement viande
L’évolution entre les deux dernières campagnes semble tendre à se stabiliser : l’augmentation en volume et proportion est plus lente que les années précédentes. Source idele
Crédit photo : Idele

Blanc bleu, charolaise, limousine, inra 95

Les races de taureaux les plus utilisées pour ces inséminations sont les races blanc bleu, charolaise, limousine et inra 95. Cette répartition change en fonction de la parité de la femelle. En effet, les taureaux limousins sont très utilisés sur génisses pour leur facilité de vêlage, quand les taureaux blanc bleu le sont plutôt sur vaches.

Enfin, même si la proportion d’IAP en croisement viande a pris de l’ampleur, 60 % des IA en croisement viande concernent des IA de retour.

Le croisement laitier, 6 % des IAP

Autre stratégie de croisement, le croisement laitier. Bien moins utilisé que le croisement viande, il représente 6 % des IAP. Et si plus de la moitié des cheptels ont utilisé au moins une fois la semence d’un taureau d’une autre race que celle de leurs femelles, seulement 1 % des troupeaux laitiers réalisent l’intégralité de leurs inséminations en croisement.

« Les différentes races de taureaux laitiers ne sont pas utilisées avec la même intensité en croisement laitier, explique l’Institut de l’élevage. La proportion des doses des taureaux de races prim’holstein, montbéliarde, normande, abondance et tarentaise utilisées sur des femelles laitières d’autres races est faible ( 10%). En revanche, entre 35 % et 40 % des doses des taureaux de race Brune, Simmental et Jersiaise sont réalisées sur des femelles d’autres races laitières. »

De la même façon, une forte proportion (entre 50 % et 80 %) des doses des taureaux de races à faibles effectifs et régionales sont utilisées en croisement laitier.

Pour ces races contrairement aux autres races pour lesquels les taux d’IAP et IA de retour sont équivalentes, on observe un plus fort taux d’IA de retour que d’IAP. « Cette stratégie est visible avec les taureaux de race vosgienne sur des femelles montbéliardes dans l’est de la France, mais aussi avec des taureaux de race ferrandaise dans la région du Puy-de-Dôme », indique l’Idele.

Insémination par l’éleveur : 15 % des IA sur femelles laitières

Pendant la campagne 2022, 882.045 inséminations ont été réalisées par des éleveurs inséminateurs, soit 14 % des inséminations totales en France. Sur femelles laitières, la proportion monte à 15 % quand elle n’est que de 8 % en allaitante. D’ailleurs, 94 % des inséminations par l’éleveur concernent des femelles laitières.

Les inséminations par l’éleveur (IPE) ont augmenté de 8 % par an entre 2018 et 2021 et encore de 6 % entre 2021 et 2022, dans un contexte de baisse globale des inséminations totales. Le phénomène prend donc de l’ampleur. « En dix ans, le nombre d’inséminations totales IPE sur femelles laitières a presque triplé », indique d’ailleurs l’Idele.

En 2022, ce sont près de 5.200 élevages qui pratiquent des IPE. 64 % les pratiquent de façon presque exclusive, ne faisant plus appel à des entreprises de mise en place.

Source : bilan des inséminations animales bovines 2022 de l’Institut de l’élevage.

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