À Trévarez, l’herbe tire son épingle du jeu

La station expérimentale de Trévarez a comparé les résultats de deux systèmes laitiers. ©Thierry Rio/Adobestock
La station expérimentale de Trévarez (Finistère) a expérimenté deux systèmes laitiers, l’un plutôt « herbe », l’autre plutôt « maïs », pendant huit ans. Leurs performances agronomiques, laitières, environnementales et économiques ont été évaluées. Les résultats ont été présentés dans un webinaire le 23 avril, dont le replay est disponible en ligne.

De 2010 à 2017, la station expérimentale des chambres d’agriculture de Bretagne a comparé les résultats de deux systèmes contrastés, dont les principales caractéristiques sont :  
 
Système "maïs" Système "herbe"
15 ares pâturables / VL,
59 VL prim'holstein,
60 ha, 46 % de maïs dans la SFP,
5,4 ha de céréales
40 ares pâturables / VL
64 VL prim’holstein,
65 ha, 28 % maïs dans la SFP,
4,2 ha de céréales

Les vaches et les parcelles ont été allotées définitivement au début du projet. L’élevage des génisses, les taries, les bâtiments, les équipements et le personnel sont restés communs.

Une part de monoculture importante en système « maïs »

La part de monoculture de maïs du système « maïs » est bien plus conséquente que celle du système « herbe » (67 % contre 12 % du maïs en monoculture). Cela s’explique par les faibles surfaces labourables ; le système « maïs » demande plus de surfaces de cette culture chaque année, les surfaces labourables ne suffisent pas à mettre en place des rotations diversifiées. Les rendements en ensilage de maïs se trouvent réduits pour ce système (11,8 TMS/ha contre 13,5 dans le système « herbe »).

Une production laitière plus importante en système « maïs »

En ce qui concerne l’autonomie, le système « herbe » tire son épingle du jeu avec une autonomie protéique de 81 % contre 68 % pour le « maïs ». Ceci peut s’expliquer par une herbe plus équilibrée en protéine, et un moindre besoin en correcteur azoté (135 jours sans correcteur azoté contre 35 en système « maïs »).
En revanche, le système "maïs" permet une production de lait plus importante (8 162 kg lait/VL contre 7 608 kg dans le système herbe). Les taux sont également supérieurs d’un point environ.

Moins de troubles de santé en système « herbe »

Toutefois, les résultats font état de moins de troubles de santé en système herbe (95 pour 100 lactations contre 117 en système « maïs »), et notamment moins de mammites (28 contre 41) et de boiteries (15 contre 25), liées aux différences de présence en bâtiments. Ces troubles impliquent une plus grande proportion de lait écarté dans le système « maïs » que dans le système « herbe ». Ainsi, l’écart entre lait produit et lait vendu se réduit pour le système herbe (470 461 l/an produits et 465 058 vendus en système "herbe" contre 468 040 l/an produits et 447 898 vendus en système "maïs").

24 € de revenu supplémentaire/1 000 l en système « herbe »

Ce faible écart, dû à de moindres traitements sur mammites, a pesé dans les résultats économiques. Le système "herbe" permet en effet un gain de 24 € de revenu disponible/1 000 l par rapport au système maïs (100 €/1 000 l contre 76 €, avec un prix aux 1 000 l d’environ 326 €). Le moindre coût alimentaire (-21 €/1 000 l en système herbe), a également pesé dans la balance.

Ainsi, le système herbe, plus pâturant, est plus autonome en alimentation et plus efficace économiquement. Ces résultats sont toutefois à repositionner dans un contexte peu marqué par les sécheresses estivales « nous avons en moyenne 60 mm de pluie par mois en juin, juillet et août », explique Élodie Tranvoiz, chargée d’études à la station de Trévarez.

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