
Produit du quotidien très apprécié et utilisé, le beurre fait aussi l'objet de contrôle pour vérifier sa conformité avec les normes en vigueur. L'UE impose une teneur en eau inférieure à 16 %.
© DRPrès de 30 % des établissements de la filière beurre contrôlés en 2019 par la DGCCRF (répression des fraudes) présentaient des « anomalies », selon un rapport paru fin 2023.
Les anomalies les plus courantes concernent « le processus de fabrication, la composition et l’étiquetage des beurres et matières grasses laitières ». Les 89 analyses effectuées en laboratoire ont révélé un taux d’anomalie de 18 %, anomalies qui peuvent être constitutives de pratiques commerciales trompeuses.
Les résultats de l’enquête de la DGCCRF montrent que la teneur en eau est trop élevée par rapport aux normes européennes dans près de 15 % des cas, ce qui « altère la qualité des produits » (et constitue aussi un gain substantiel pour les industriels, compte tenu du différentiel de prix entre le beurre et le babeurre issu du barattage).
Des fermiers de papier
En outre, des opérateurs contreviennent aux règles portant sur certaines allégations telles que les appellations d’origine contrôlée ou les beurres « fermiers ».
La DGCCRF donne l’exemple d’un producteur de lait « revendiquant le caractère fermier de certains de ses beurres », alors que seulement 26 % de la crème utilisée vient de l’exploitation. D’autres pratiques sont épinglées, comme la réutilisation de beurre fondu dans la fabrication de beurres extra-fins et l’utilisation de matière grasse issue de lactosérum à la place de la crème.
Au final, l’enquête a donné lieu à 30 avertissements, 7 injonctions de remise en conformité et 1 procès-verbal d’infraction pénale pour « destruction de scellés ».