Tout a commencé à l’été 2020 où une sécheresse sévissait dans de nombreuses régions de France. Un matin, lorsqu’il va les chercher pour la traite, Kévin Murène, éleveur de vaches laitières dans les Pays de la Loire, retrouve ses vaches dans une de ses parcelles de chanvre.
« Une clôture était endommagée et, comme les prairies étaient grillées à cette période de l’année, les vaches ont dû leur préférer le chanvre », estime l’éleveur.
Il est vrai que la culture d’été est en pleine végétation au mois de juillet !
L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais quelques jours plus tard, « des clients sont revenus au magasin, en me disant qu’ils avaient trouvé que le lait avait un goût "différent mais pas désagréable". J’ai tout de suite pensé au chanvre, car je sais que le colza ou le chou fourrager peuvent parfois donner un goût au lait. Il me restait des échantillons de lait, que j’ai fait analyser ». Résultat : le lait présentait des traces de cannabidiol (CBD), une substance légale contenue dans le chanvre !
« C’était vraiment au niveau de traces, mais l’année suivante, j’ai été très vigilant sur mes clôtures », se rappelle l'éleveur.
Lancement en juillet 2022
Toutefois, en 2021, quelques clients lui demandent s’il pourra fournir de nouveau, de ce lait au goût si particulier, « ils ont paru déçus lorsque je leur ai répondu que non », raconte l’éleveur.Alors, l’idée trotte dans la tête de Kévin Murène : « Je me suis dit que je pourrais essayer de dédier une petite parcelle de chanvre au pâturage des vaches, l’été, quand le fourrage vient à manquer, et proposer le premier lait au CBD. »
En 2022, il lancera donc le « lait relax » : « Ce sera une très petite partie de ma production, sur un laps de temps très court, mais je pense qu’il peut trouver sa place auprès de mes clients ». L’éleveur envisage également de commercialiser une partie de sa production au magasin de producteurs « La sole meunière », « qui a été créé par deux de mes voisins : un pisciculteur et un céréalier ! », indique l’éleveur en souriant. Il faudra attendre le mois de juillet pour goûter au « lait relax ».
« Nous pensions semer le chanvre ce vendredi 1er avril, mais avec la vague de froid annoncée, nous allons attendre encore un peu », estime Kévin Murène.
Ophélie Gardon
