Le Cniel débloque un dispositif d'urgence

À l’initiative de la FNPL et en l’attente d’une réponse claire du ministère de l’Agriculture, le Cniel a pris la décision de débloquer un dispositif d’avance d’indemnisation pour accompagner au plus vite les éleveurs et pallier leurs problèmes de trésorerie. Photo : N.Tiers/Pixel6TM
Face à l’urgence, l’interprofession laitière se mobilise aux côtés des éleveurs et des entreprises touchés par l’incendie de l’usine Lubrizol de Rouen.

Suite à l’incendie de l’usine de Lubrizol survenu le 26 septembre dernier, plus de 500 éleveurs de Seine-Maritime, de l’Oise, de l’Aisne, de la Somme, du Pas-de-Calais et du Nord n’ont pu être collectés en application du principe de précaution. Concrètement, depuis le jeudi 26 septembre, plus de 700000 litres de lait sont jetés tous les jours. Et des centaines de milliers de tonnes de produits laitiers sont consignés dans les entreprises.

Le Cniel est mobilisé depuis le début de cette crise majeure auprès des pouvoirs publics et auprès de ses membres : producteurs, coopératives, industriels privés et distributeurs. Tant au niveau national que régional. La première urgence est de pouvoir obtenir les résultats d’analyses le plus rapidement possible afin d’évaluer la sécurité sanitaire du lait et des produits laitiers transformés. Ce n’est qu’à partir de ces résultats que les pouvoirs publics pourront prendre la décision de libérer les stocks et de reprendre la collecte.

Pallier les problèmes de trésorerie

Les avances d’indemnisation annoncées sous 10 jours par Didier Guillaume lors de sa venue à Rouen tardent à être clairement déterminées. Pour faire face à l’urgence du quotidien des éleveurs laitiers, le Cniel annonce la mise en place immédiate d’un dispositif exceptionnel d’avances qui permettra d’assurer le paiement du lait non collecté – dans le cadre du paiement mensuel du lait de septembre – en anticipant les indemnisations à venir.

Le Cniel prend cette décision d’urgence afin de gérer avec responsabilité l’attente des indemnisations des assurances, du FMSE (Fonds national agricole de mutualisation sanitaire et environnemental) et de l’État, annoncées par le ministre de l’Agriculture. Le Cniel conduit en parallèle toutes les actions nécessaires pour que les indemnisations de l’ensemble des acteurs de la filière touchés soient les plus rapides possible car les pertes actuelles sont très lourdes et empirent chaque jour.
L’interprofession est aux côtés de l’ensemble des acteurs de la filière, en particulier les éleveurs. J’attends que les pouvoirs publics prennent toutes leurs responsabilités dans la gestion de cette catastrophe environnementale et technologique majeure, souligne Thierry Roquefeuil, président du Cniel.
 
Il ne s’agit pas de se substituer aux indemnisations des assurances, ni à la responsabilité de l'État… mais bien d’agir dans l’urgence et de pallier les problèmes de trésorerie pour soulager les éleveurs, appuie Marie-Thérèse Bonneau, première vice-présidente de la FNPL.
 
Le principe de précaution, aussi légitime soit-il, ne peut pas être supporté financièrement par les éleveurs ou leurs organisations, rappelle Thierry Roquefeuil, président de la FNPL.